C’est une proposition qui est censée mettre fin à plus de 16 ans de guerre en Afghanistan. Le président Ashraf Ghani a proposé de reconnaître les Talibans comme parti politique légitime.
Une main tendue qui intervient dans le cadre d’un processus visant à négocier des accords de paix avec les groupes armés. Depuis le mois d’août dernier, les violences ont redoublé de vigueur en Afghanistan. Une flambée d’exactions que l’on doit à la déclaration de Donald Trump de mettre en place une stratégie plus offensive.
"Pendant cinq ans, les Talibans ont été au pouvoir, de 1996 à 2001. En octobre de cette année, ils sont chassés du pouvoir par la coalition américaine. Mais ils n’ont jamais été chassés du pays. Ce sont des gens de basse condition, qui dès l’enfance ont été surconditionnés dans des écoles coraniques extraordinairement dures financées par les Frères Musulmans. Ces Talibans sont des Pashtouns et considèrent qu’au Sud-Est du pays, ils sont chez eux, car ils sont majoritaires. Ils se doivent de dominer les autres groupes. On n’a jamais réussi à les sortir du pays. On n’y arrivera jamais. Car ce sont d’abord des gens qui proviennent des clans les plus nombreux du pays. C’est la raison pour laquelle l’actuel président a fait cette déclaration" explique ​
Frédéric Encel, géopolitologue, spécialiste du Proche et Moyen-Orient.
"En tout cas vers l’arrêt de l’essentiel des combats. Sachant que si les Talibans entrent en force au gouvernement, il risque d’y avoir une opposition toute aussi forte de la part de la minorité ouzbek, de la minorité tadjik et de la minorité chiite. Les Pashtouns étant les plus puissants dans la région, leurs combattants sont quand même en mesure de faire plus ou moins la pluie et le beau temps sur une partie importante du territoire" ajoute ce spécialiste.
"Je pense que les Américains veulent se dessaisir du dossier depuis pas mal d’années. On l’a bien vu avec Obama. Mais ce n’est pas ce qu’a fait Trump. Ces deniers jours encore, il a annoncé une série de mesures militaires visant notamment à l’envoi de nouvelles troupes. Par ailleurs, le gouvernement afghan tient essentiellement grâce aux fonds internationaux. Et ces fonds sont pour une grande partie américains. Le président afghan ne peut pas faire tout et n’importe quoi" conclut Frédéric Encel.
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