Dans le cortège de tracteurs qui a investi Rennes aujourd’hui, la colère reste vive aujourd’hui, malgré les nouvelles annonces de la mi-journée, notamment sur la suspension du plan Ecophyto. 200 engins agricoles ont sillonné la ville toute la journée.
Au huitième jour de mobilisation des agriculteurs, la capitale bretonne a passé la journée au rythme des tracteurs, un convoi de 200 engins agricoles a traversé la ville, à la rencontre de la maire puis du préfet, pour finir ce jeudi soir par un blocage de la rocade qui a généré des embouteillages importants.
À Rennes, le président de la FDSEA 35, Cédric Henry, a annoncé dans l'après-midi la suspension des blocages en Ille-et-Vilaine, après les annonces du gouvernement à la mi-journée : 150 millions d'euros d'aides cette année, l’inscription de l'objectif de souveraineté alimentaire dans la loi, le renforcement de la loi Egalim, le contrôle de toutes les grandes chaînes de supermarchés, ou encore la mise en pause du plan Ecophyto, qui doit fixer des objectifs de baisse d'usage des pesticides et cristallise la colère des producteurs de grandes cultures.
Alors que certains écoutaient les annonces sur leur téléphone dans le cortège rennais, devant l’Hôtel de Rennes métropole, Cédric Henry a rappelé que “les produits phytosanitaires, ce n’est pas par plaisir qu’on les utilise, mais par nécessité”. La métropole a adopté en avril 2022 une stratégie Agriculture et alimentation durables qui fixe l’objectif de devenir un territoire zéro pesticide de synthèse d’ici à 2030.
Une politique “idéologique” que dénonce Kévin, éleveur bovin lait et viande à Pacé, à l’Ouest de Rennes. “Parce que le zéro phyto, d’accord, mais on manque de main d’oeuvre, 100 % bio, cela signifie diminuer nos rendements par deux ou par trois, et donc recruter de la main d’oeuvre sur nos exploitations.”
Sur le contrôle renforcé des industriels et distributeurs, annoncé en milieu de journée, “Enfin ! S’exclame Mickaël ! Il était temps !” Producteurs Lactalis, Mickaël et Mélinda sont venus de Montauban-de-Bretagne, laissant leurs soixante vaches aux mains du robot de traite automatique.
“Depuis le mois de septembre on perd 2 000 euros par mois, sur le prix du lait, parce que Lactalis rencontre les grandes surfaces avant de fixer les prix, sans respecter la loi Egalim, il est temps qu’ils soient contrôlés.” Tous deux attendent de pied ferme les premiers contrôles des industriels et des distributeurs. Ils ne sont pas les seuls, "si les annonces ne sont pas suivies d'effets, on reviendra", prévenait devant le Préfet de Bretagne Cédric Henry.
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