Depuis plusieurs mois, les associations de défense de la nature et des riverains multiplient les mobilisations pour demander une diminution de l'activité de l'aérodrome Albertville - Général Pierre Delachanal. Depuis l'arrivée de nouveaux hélicoptères sur la base, ils font face à des nuisances permanentes.
Jusqu'en 2019, l'aérodrome ne comptabilisait que quelques milliers de rotations par an : environ 5 000 selon les associations. Mais depuis, ce chiffre n'a cessé d'augmenter jusqu'à atteindre 20 000 vols à l'année, soit une cinquantaine par jour.
Alors comment expliquer cette hausse soudaine de l'activité ? "L'aérodrome n'est plus réservé à un usage récréatif et de loisirs" explique Magali Toutitou porte parole de l'association Environnement et Partage. Suite à la fusion du Service Aérien Français (SAF) et d'Azur Hélico, la Communauté de Communes Arlysère a crée une Délégation de Service Public (DSP) pour accompagner le développement du site, détaille le collectif dans un communiqué. "La création d'un nouveau centre de formation pour les pilotes hélicoptères a engendré l'arrivée de nouveaux engins, bruyants" renchérit l'ACNDAA, autre association de défense des riverains.
Les habitants de Tournon, Frontenex, Notre Dame des Millières, Gilly sur Isère, Grignon ou Monthion, ont rapidement pris conscience des conséquences de la hausse de l'activité. "Ils nous disent que c'est un enfer, que certains jours, ils entendent des moteurs tourner pendant 3h ou 4h non-stop, certains volent, d'autres font du stationnaire." témoigne Magali Touitou qui confie que, les seuls jours de repos sont ceux de mauvais temps et donc de mauvaise visibilité.
Si l'ACNDAA veut accompagner le développement de l'aérodrome, Environnement et Partage souhaite un retour à la fréquentation d'avant 2019, deux points de vue qui donnent lieu à des modes d'actions et des requêtes différentes. Mais les deux collectifs se rejoignent sur un point : il faut réglementer la pratique.
A l'heure actuelle rien n'empêche les pilotes de voler entre 12h et 14h, de survoler les habitations voire de les raser. "C'est au bon vouloir de chacun !" souffle Magali Touitou "Il y a des pilotes respectueux, d'autres qui ne le sont pas. A échelle nationale, on déplore un manque de réglementation".
Les associations demandent à la Communauté de Communes de se saisir du sujet, à la sous-préfecture de répondre à leurs demandes et de créer une CEE, une Commission Consultative de l'Environnement.
"A ce jour, alors qu’Arlysère lance un plan climat, demandant aux citoyens de faire des efforts, de passer au covoiturage, le développement du transport individuel par hélicoptère et par jet privé est encouragé, contribuant à une dégradation de la qualité de l’air au niveau local, et au changement climatique au niveau global" résume Environnement de Partage dans un communiqué co-signé par Mountain Wilderness, France Nature Environnement et Vivre en Tarentaise.
Partout en France, les riverains disent stop
A Annecy, les riverains de l'aéroport de Meythet, gérée depuis 2022 par Vinci Airport, dénoncent également les nuisances sonores et respiratoires dues à l'activité aérienne. Eux aussi pointe du doigt le manque de réglementation dans le secteur.
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