L’armée française est bien responsable de la mort de Maurice Audin. Dans une déclaration publiée jeudi 13 septembre, l’Elysée reconnaît que "Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires" de l’armée française. Dans sa déclaration Emmanuel Macron va encore plus loin, voulait ainsi respecter "un travail de vérité".
En effet, le chef de l’Etat affirme que si la mort de ce mathématicien, communiste et anticolonialiste, "est le fait de quelques uns, elle a été rendue possible par un système légalement institué : le système arrestation/détention confié par voies légales aux forces armées". Une déclaration qui vient briser un vrai tabou de l’histoire politique et militaire française, celle des interrogatoires commis par l’armée française durant la guerre d’Algérie.
Une déclaration qui fait suite à un long travail de négociation entamé par la veuve de Maurice Audin, Josette Audin. Depuis 1957, cette femme a dû se contenter d’une version officielle de la disparition de son mari : Maurice Audin s’est évadé durant un transfert. Il est introuvable. Jusqu’à en 2014, cette version prévaudra. Entre temps, en 1963, son acte de décès est établi.
En janvier 2014, un document sonore posthume du général Paul Aussaresses est publié. On entend le général affirmer que c’est l’armée française qui a tué Maurice Audin, "au couteau, pour faire croire que c’était les Arabes qui l’avaient tué". En juin, le président François Hollande ouvre les archives du ministère de la Défense, reconnaît la mort de Maurice Audin durant sa détention. Un long travail d’aveu qui trouve un épilogue aujourd’hui.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !