Ce mercredi 19 janvier, le Sénat va examiner en deuxième lecture la proposition de loi relative au « renforcement du droit à l’avortement ». Proposition de loi qui prévoit l’allongement des délais de douze à quatorze semaines de grossesse. Un examen qui débutera cet après-midi. Contrairement au texte initial, dans cette version, la clause de conscience spécifique des soignants a été réintroduite. Une (légère) modification qui ne changera pas grand-chose dans le vote final des élus de Maine-et-Loire.
En toute logique, ce texte sera rejeté par le Sénat, la droite y est majoritaire et est opposée à cette proposition de loi. Concernant le vote des élus de Maine-et-Loire, là aussi, la majorité d'entre eux se prononcera contre, et ce sera le cas notamment de la sénatrice LR Catherine Deroche.
« Plus on avance dans la grossesse, plus le fœtus est développé, avance celle qui est aussi médecin, les personnes qui pratiquent habituellement des IVG nous disent qu’elles ne le feront pas deux semaines plus tard parce qu’il y a une ossification du crâne du fœtus. »
Cet allongement de la durée de l’IVG, c’est l’application d’une double peine pour la sénatrice.
« C’est un acte qui sera à la fois traumatisant pour la femme mais aussi plus risqué et qui plus est, traumatisant également pour les personnes qui le pratique. »
Même son de cloche chez un autre élu de Maine-et-Loire qui, pourtant, ne fait pas partie des LR. Emmanuel Capus, membre du Groupe « Les Indépendants – République et Territoires » au Sénat votera contre.
« Je crois sincèrement que ce n’est pas la solution. La solution c’est faire plus de prévention, faire plus d’éducation, plus d’explications en amont, plus d’accompagnement des femmes. » avance le récent adhérent du parti « Horizons » fondé par l’ancien premier ministre Edouard Philippe.
« On a encore 230 000 avortement par an aujourd’hui dans ce pays, or, je crois qu’on est tous d’accord pour dire que l’avortement, ce n’est pas un moyen de contraception. »
Pour Catherine Deroche, ce texte est avant tout une manœuvre politique de la part du gouvernement.
« Le président Macron nous disait qu’il était hostile à cet allongement de la durée de l’IVG mais son ministre Olivier Véran annonce aujourd’hui qu’il y est favorable à titre personnel. » assène-t-elle.
Elle ajoute : « Emmanuel Macron veut donner un gage sociétal avant les élections présidentielles, c’est ça le fin mot de l’histoire. »
Stéphane Piednoir, lui aussi sénateur LR, sans surprise, votera contre, mais le mystère demeure concernant le vote du sénateur socialiste de Maine-et-Loire Joël Bigot. Contacté par la rédaction, il nous a simplement répondu par mail qu’il « n'avait pas encore étudié l'évolution de ce texte qui ne relève pas de sa commission au Sénat. »
Cette perspective de l’allongement du délai de l’IVG a mobilisé des milliers de personnes dimanche 16 janvier 2022 lors de la « Marche pour la vie ». Entre 4500 et 20 000 manifestants (selon les estimations) ont défilé dans les rues de Paris.
En cas de refus du texte par le Sénat, c’est l’Assemblée Nationale qui aura le dernier mot dans cette affaire.
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