France
Le Premier Ministre a annoncé hier qu'un nouveau gouvernement serait formé la semaine prochaine. Un nouveau gouvernement, d'accord, mais avec qui ? Beaucoup hésitent, partagés entre l'attrait du poste ministériel et la volonté de rester dans l'opposition à Michel Barnier. Antoine Armand, député Ensemble pour la République de Haute-Savoie, décrypte les enjeux auxquels ce nouveau gouvernement devra répondre.
L'attention est braquée sur le Premier ministre, qui doit annoncer la composition de son gouvernement. Avec la crise du budget de l'État, le refus du Parti socialiste de toute discussion avec Matignon et la surveillance étroite du Rassemblement national, la tâche de Michel Barnier semble plus complexe que jamais.
Le parti présidentiel est arrivé deuxième aux élections législatives de juillet. Antoine Armand espère que la coalition formée par le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, deviendra majoritaire à l'Assemblée nationale. "Le Premier ministre n'est pas issu de nos rangs pour la première fois en sept ans. C'est une nouveauté radicale avec laquelle nous devons composer."
Le Premier ministre n'est pas issu de nos rangs pour la première fois en sept ans. C'est une nouveauté radicale avec laquelle nous devons composer.
Pour le député de Haute-Savoie, la priorité est de maintenir la stabilité du pays. La solution ? Avancer sur les dossiers importants aux yeux des Français, tels que l'éducation, la santé ou encore le chômage. "L'éclatement de l'Assemblée nous oblige à revoir profondément notre approche du gouvernement. Si nous ne parvenons pas à former un gouvernement stable, le pays risque de sombrer dans une crise institutionnelle bien plus grave", avertit-il.
Les partis politiques français n’ont pas l’habitude de travailler en coalition, contrairement à l’Allemagne, où Olaf Scholz a formé son gouvernement sur la base d’un accord portant sur une dizaine de points. "Nous devons nous inspirer de cela, en définissant nos lignes rouges afin de parvenir à un accord qui nous permette de maintenir un gouvernement composé de sensibilités politiques différentes", explique Antoine Armand. Le sujet urgent du nouveau gouvernement sera celui des finances publiques. "La responsabilité doit se porter collectivement afin de rétablir les comptes."
Antoine Armand décrit Michel Barnier comme "pro-européen et écologiste", des affinités qui le rapprochent du camp présidentiel, mais il souligne que le Premier Ministre ne s’inscrit pas dans la continuité de l’action gouvernementale actuelle. "C’est normal, nous n’avons pas gagné les élections. Un dialogue institutionnel permanent doit s’installer entre le Président et le Premier ministre ; aucun des deux ne pourra imposer ses décisions à l’autre." Michel Barnier devra désormais établir ce dialogue également avec l’Assemblée nationale.
Il faut des mesures plus concrètes pour permettre l’expulsion automatique des délinquants multirécidivistes.
L'un des points de divergence concerne la création d’un ministère de l’Immigration, qui ne constitue pas, selon Antoine Armand, une solution au problème migratoire. "Il faut des mesures plus concrètes pour permettre l’expulsion automatique des délinquants multirécidivistes." Ce processus reste difficile à appliquer, car certains pays refusent de reprendre leurs ressortissants, bloquant ainsi les expulsions.
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