Cette violence verbale que l’on peut voir poindre sur les réseaux sociaux se traduirait parfois en actes.
"Oui c’est la grande question qui se pose aujourd’hui : la ligne étroite entre la violence politique et l’incitation à la violence politique. Il y a quelque chose de factuel. Dans les dix jours qui ont suivi l’élection de Donald Trump, il y a eu 500 actions racistes ou antisémites. Il y a un lien entre l’un et l’autre, sans dire que Donald Trump soit raciste ou antisémite. Dans les deux affaires qui nous intéressent, le poseur de bombes et le massacre dans la synagogue, il faut les dissocier. Dans le premier cas on a un adepte de Donald Trump, dans l’autre, on a un opposant à Donald Trump, néonazi" explique âFrançois Durpaire, historien spécialiste des Etats-Unis.
"Ce nouveau champ de bataille numérique pose deux problèmes : un problème technologique à savoir comment traiter ces millions de menaces racistes quotidiennes sur la toile américaine, et un défi juridique. Il y a le premier amendement qui permet la liberté de tout dire. C’est ce double défi auquel sont confrontés les Américains dans un contexte tendu. Je rappelle que John Mc Cain s’était dissocié d’une partie de ses électeurs trop violents. Donald Trump, c’est plutôt l’inverse" ajoute François Durpaire.
"Il faut quand même rappeler que Donald Trump et la droite n’ont pas le monopole de l’injure en politique. C’est également le parti démocrate et certaines personnalités progressistes qui doivent également s’interroger sur cela. Ce qui est sûr, c’est qu’au contact de Donald Trump, il y a une sorte de contamination de la parole politique, et c’est ce qui inquiète beaucoup d’Américains" conclut l'historien.
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