Le gouvernement a lancé ce lundi 6 mai les assises contre l'antisémitisme. Portées par la ministre en charge de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé, c’est une réponse à l'explosion des actes antisémites en France depuis les attentats du 7 octobre et la réponse militaire dans la bande de Gaza.
Répondre à la montée de l'antisémitisme en France. C'est l'objectif des assises contre l'antisémitisme, qui se tiennent à Paris depuis le 6 mai. Elles ont été organisées par la ministre en charge de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé.
Depuis l'offensive israélienne, déclenchée en réponse à l'attaque du Hamas le 7 octobre, les actes antisémites se multiplient en France. Ainsi, un rapport du SPCJ (Service de protection de la communauté juive) et du ministère de l'Intérieur pointe une hausse des actes antisémites en 2023. Ils ont presque quadruplé, passant de 436 en 2024 à 1676 en 2023. Un chiffre jamais atteint depuis 2012.
Les actes sont concentrés sur les trois derniers mois de l'année, avec 43 actes antisémites recensés en septembre, contre 563 en octobre. Il s'agit majoritairement (60% environ) d'atteintes aux personnes, et de propos ou de gestes menaçants dans 40 % des cas.
Dès l'attaque menée, entre autres, par le Hamas le 7 octobre, les institutions juives notent une augmentation "de plus de 700 %" des actes antisémites par rapport à la moyenne journalière de ces dernières années.
Un phénomène "préoccupant" pour les institutions juives de France, qui constatent une tendance à la hausse de l'antisémitisme dès lors que le massacre de Juifs est médiatisé. Le SPCJ pointe notamment deux autres cas aux effets similaires : l'attentat contre une école juive à Toulouse en 2012, et celui de l'Hypercacher en 2015.
Interrogé par RCF lundi 6 mai, Élie Korchia, président du Consistoire central israélite de France, évoque la nécessité d'un "sursaut citoyen" pour améliorer "le système de prévention vis-à-vis des jeunes, de répression et de judiciarisation" des actes antisémites.
On ne peut pas accepter que des citoyens français soient pris à partie ici en France sous le prétexte qu'ils sont simplement Juifs et qu'on s'attaque à eux. C'est inacceptable.
Pour Élie Korchia, le conflit israélo-palestinien est aussi un prétexte pour certains actes envers les personnes de confession juive : "on a vu une importation du conflit. [...] Certaines personnes se servent du conflit israélo-palestinien pour attaquer des citoyens français, juifs, ici. Cet antisionisme est devenu une mutation de l'antisémitisme contemporain."
Le Conseil représentatif des institutions juives de France note enfin que, d'octobre à décembre 2023, "le nombre d’actes antisémites a égalé celui des trois années précédentes cumulées".
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