Au Liban le cessez le feu suscite de l’espoir

Le calme est donc revenu au Liban deux jours après un accord de cessez-le-feu. 13 mois sont passés depuis le début des escarmouches entre Israël et le Hezbollah soutien du Hamas. Deux mois après une guerre ouverte avec Israël, les Libanais retrouvent un semblant de normalité.

"Des vies sont épargnées"

"On est soulagé parce qu'il n'y aura plus de morts. Les bombardements ont fait énormément de victimes. Désormais, des vies sont épargnées" réagit le Père jésuite Gabriel, enseignant à l’université Saint-Joseph de Beyrouth. 
La guerre en le Hezbollah et Israël a fait au moins 3 823 morts et près de 15 000 blessés selon les autorités libanaises. 900 000 personnes ont été déplacées en interne près de 600 000 ont fui en Syrie et en Irak. "La route vers le sud, est déjà bouchée. Les gens commencent à rentrer. Petit à petit, un instinct de vie est en train de reprendre" constate le Père Gabriel.

L'aide humanitaire va pouvoir se renforcer

Les organisations humanitaires se félicitent du cesser le feu. "A cause des bombardements, il y avait des endroits où notre accès était très limité" rappelle Helena Ranchal directrice des opérations internationales chez Médecins du monde. "On va pouvoir atteindre des zones où on ne pouvait pas aller, dans le sud et dans la plaine de la Bekaa. Il va falloir qu'on adapte nos interventions en fonction des nouveaux mouvements de la population."

Au sud Liban, l’armée israélienne a prévenu les Libanais de ne pas s’approcher des positions de Tsahal. Les soldats hébreux ont 60 jours pour quitter leurs positions. Même délai pour le Hezbollah qui doit se replier au nord du fleuve Litani et laisser la place à l’armée libanaise. Le cesser le feu reprenant les bases de la résolution 1701 de l’ONU.

Un cessez-le-feu encore fragile 

Mais ce cessez-le-feu est fragile. L’accord négocié par les Etats-Unis et la France porte sur deux mois. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a été clair les frappes reprendront si le Hezbollah ne respecte pas la trêve. "Ce n'est pas parce que pour l'instant, la partie israélienne a la main haute et a pu imposer un cessez-le-feu qui lui est avantageux que le Hezbollah a fini d'en découdre avec son ennemi juré. On est encore loin d’une paix durable" prévient Didier Leroy, chercheur à l’Ecole militaire royale de Belgique. "Chaque acteur cherche à gagner du temps. Le Hezbollah pour se réorganiser et pour Benyamin Netanyahou faire la jonction l’arrivée officielle à la Maison Blanche de Donald Trump" analyse Didier Leroy.

Si les Libanais aspirent à une paix durable, beaucoup de questions restent encore sans réponse notamment l’envoi de l’aide internationale pour un pays en faillite ou le soutien à l’armée libanaise. Elle doit prendre position au sud, mais ses moyens restent très faibles par rapport à la milice chiite pro iranienne.