Depuis le 1er janvier 2023, les emballages jetables sont interdits dans les fast-foods pour les clients qui mangent sur place. Le McDonald's de Cholet Sud a troqué le carton contre du plastique lavable. Un changement apprécié des clients mais qui coûte cher à son patron, car beaucoup de clients partent avec la vaisselle.
C’est l’une des mesures de la loi anti-gaspillage, votée en 2020. Depuis le 1er janvier 2023, les emballages jetables sont interdits dans les fast-foods pour les clients qui mangent sur place. Seuls les fast-foods de moins de vingt places sont exemptés.
Le McDonald’s de Cholet Sud a pris un peu d’avance. Il a troqué le carton contre du plastique lavable dès novembre 2022, une nouveauté bien accueillie par ses clients mais qui coûte cher à son patron.
Sur les plateaux, il n’y a plus de cornets de frites ni de verres en carton. Ils sont tous en plastique. « On ne voulait pas de verre ou de porcelaine à cause des risques de casse, explique le patron Pierre-Yves Moriceau. On a choisi le tritan, un plastique résistant qui peut être lavé plusieurs centaines de fois. »
« C’est une très bonne idée, surtout au niveau de l’écologie, apprécie un client attablé devant son burger. Ca évite le gaspillage, le carton, tout ça. » Assise à la table voisine, une petite fille renchérit : « C’est mieux pour la planète. »
« Au niveau du contact avec les lèvres, c’est plus agréable de boire dans un verre en plastique que dans un verre en carton », pointe une autre cliente. « Moi je ne suis pas fan, glisse un jeune homme. Je trouve que le plastique, ce n’est pas très hygiénique par rapport à un emballage jetable. »
Ces contenants en plastique sont lavés à 60°, ce qui représente une charge de travail supplémentaire. « Auparavant, on faisait une plonge (vaisselle, NDLR) après chaque service, maintenant ça tourne en continu toute la journée », constate Pierre-Yves Moriceau.
Il a dû investir 100 000 euros afin d'adapter sa cuisine. « On a fait des travaux pour agrandir la plonge, rajouter une hotte pour évacuer la vapeur d’eau et installer un séchoir, car les contenants sortent du lave-vaisselle encore humides, et on doit les sécher avant de pouvoir mettre de la nourriture dedans. »
La vaisselle en plastique lui coûte beaucoup plus cher que les contenants en carton. « On a fait les calculs, il faut 50 lavages pour que le coût de la vaisselle soit amorti, confie le patron. Sauf qu’aujourd’hui, on ne les atteint pas car la vaisselle est volée avant. Pour le moment, le vol est un problème majeur. »
« Les gens partent avec nos verres et nos cornets de frites comme un trophée, déplore-t-il. Peut-être qu’une fois qu’on aura rempli toutes les cuisines de France, ça cessera, mais en attendant, ça nous donne un bilan assez catastrophique. » En deux mois et demi, il a dû renouveler l’ensemble de sa vaisselle, car tout a été volé. Il y en a pour plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Ces vols remettent aussi en cause l’intérêt environnemental de la mesure, car un contenant en plastique, s’il ne sert qu’une seule fois, est moins écologique qu’un contenant en carton qui sera recyclé.
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