Coup d’envoi, à Lourdes, du pèlerinage militaire international. Un événement qui rassemble de nombreux aumôniers militaires, en première ligne sur les opérations extérieures.
Pas moins de 15.000 militaires et leurs familles issus de 40 nations sont attendus pour ce pèlerinage placé sous le signe de la Paix, de la Fraternité et de l’Espérance. Ce pèlerinage est né à la fin de la seconde guerre mondiale à l’initiative de soldats français et allemands qui avaient voulu se rendre dans la cité mariale pour rendre grâce à la Vierge et implorer la paix et la réconciliation.
Quelques années plus tard, en 1958, le pèlerinage devient international et s’ouvre aux pays soucieux de promouvoir la paix. Parmi ces 15.000 pèlerins il y a les aumôniers militaires. Mais qui sont-ils plus précisément ? Quel est leur rôle ? Comment concilier la vocation de prêtre et de militaire ?
Les aumôniers militaires œuvrent dans l’ombre en France et aux quatre coins du monde, là où l’armée française est déployée, que ce soit en garnison, en Outre-mer, sur les théâtres d’opérations extérieures ou sur les bâtiments de la Marine. Au total, le diocèse aux Armées françaises compte 230 aumôniers hommes ou femmes.
Ils peuvent être militaires, réservistes ou civils. Plus de la moitié d’entre eux sont prêtres, 136 précisément. Les autres sont diacres ou laïcs. Leur mission : soutenir les soldats tant sur le plan humain que spirituel dans un contexte toujours plus menaçant, comme l'explique Mgr Antoine de Romanet l’évêque aux Armées.
Un contexte que le père Jean-Jacques Danel connaît bien. En onze années d’aumônerie militaire, il a déjà participé à cinq opérations extérieures. Afghanistan, Tchad, Côte d’Ivoire ou encore le Mali en 2013 au début de l’opération Serval. Une mission particulièrement éprouvante pour le "Padre". Si sa présence s’est évidemment révélée essentielle auprès de soldats blessés, de militaires éprouvés par la perte d’un des leurs, le rôle du père Danel est aussi d’accompagner des hommes confrontés à des choix cruciaux.
Ecouter, consoler, aider les soldats à panser leurs plaies intérieures, les aider à se relever après la perte d’un de leur camarade, porter Dieu au cœur de la violence. Un défi quotidien qui ne laisse pas indemne les aumôniers militaires qui de retour de mission ont besoin eux aussi de se confier et de se ressourcer dans la prière. Prendre soin de ses aumôniers c’est justement la première préoccupation de l’évêque aux armées.
L’une des clés de cet équilibre à trouver pour ces aumôniers à la fois prêtre et militaire, c’est la formation. Pour former les Padres de demain, le diocèse aux armées a son propre séminaire depuis maintenant quatre ans. Les séminaristes pourront être ordonnés prêtres au service du diocèse aux Armées après un cursus intellectuel, spirituel, militaire et humain de huit ans.
Le séminaire aux armées compte aujourd’hui sept séminaristes et deux propédeutes. Précisons enfin que si le rôle des Padres est d’être le visage du Christ aux portes de l’enfer, ce sont les mots de l’amiral Gillier, certaines missions sont plus calmes. Les aumôniers en profitent pour proposer les sacrements à ceux qui le souhaitent. Le terrain de guerre devient alors terrain d’évangélisation.
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