Après la publication du rapport de la CIASE sur les abus sexuels dans l'Église catholique, des laïcs se mobilisent sur les réseaux sociaux pour exprimer leur soutien aux victimes et exiger une réforme de l'institution. Certains appellent même les évêques à la démission
Trois personnalités, dont François Devaux, co-fondateur de l’association de victimes "La parole libérée", ont lancé lundi 11 octobre un appel à la "démission collective" des évêques. Cette prise de position intervient après les conclusions de la Commission Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Eglise catholique. Cet appel est intitulé "Face à la faillite, la démission des évêques est la seule issue honorable". Parmi les autres signataires, on retrouve la théologienne Anne Soupa et la directrice de la rédaction de Témoignage chrétien, Christine Pedotti.
"Je leur demande de démissionner pour poser un signe fort dans lequel ils reconnaissent que quelque chose n'a pas fonctionné, et pour laquelle ils sont responsables. Pas à titre individuel évidemment, mais à titre collectif. Il y a eu des précédents : les évêques du Chili, le cardinal Marx en Allemagne. Je pense que c'est un geste fort" explique-t-elle sur RCF.
En marge de cet appel, plusieurs laïcs ont lancé sur Twitter le hashtag "My Church Too", traduit en français par "AussiMonEglise". Le mouvement assure n'avoir "ni porte-parole ni de réclamations précises". Plus modérés, ils n’appellent toutefois pas à la démission de l’épiscopat mais réclament "des réformes" ainsi qu"une participation réelle des laïcs. L'essayiste et avocat Erwan Le Morhedec est l’un des initiateurs de ce hashtag.
"Il n'y a pas de position officielle. C'est un mouvement d'expression. C'est un outil pour permettre aux laïcs de prendre la parole. A titre personnel, on n'est pas sur une demande de démission collective des évêques. Nous sommes sur une demande d'actions. On pense que certains d'entre eux sont disposés à prendre les mesures nécessaires. Mais on ne peut pas être juste dans l'attente qu'une décision tombe sans que les laïcs n'y soient associés" précise-t-il sur RCF.
Mobilisation des laïcs sur fond de polémique. Le président de la Conférence des évêques de France, a été "invité" mardi dernier par Gérald Darmanin. Mgr Éric de Moulins-Beaufort devait s’expliquer sur ses propos concernant "le secret de confession". Mercredi dernier, l'évêque de Reims avait déclaré que "le secret de la confession" était "plus fort que les lois de la République". Pour Mgr Éric de Moulins Beaufort, la polémique née de ces propos est marginale par rapport à l’ampleur du problème.
"Ce qui m'inquiète autour de cette polémique, c'est qu'en réalité c'est tout à fait marginal par rapport à l'ampleur du problème. Ce n'est pas par ce biais-là que nous allons résoudre le problème majeur qui est celui de la façon de toutes nos relations d'autorités peuvent être perverties" lance-t-il sur RCF.
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