C’est un endroit hors du temps, situé en pleine campagne à 20 kilomètres de Carcassonne. Le domaine de Fraisse est un lieu unique en France, destiné aux personnes atteintes d’un trouble du spectre autistique (TSA) et à leur famille. Géré par l’Institut de recherches pratiques sur l’autisme (Irpa), ce centre est un lieu de repos pour les parents et un lieu d’évasion pour les enfants qui peuvent jouer de la musique, monter à cheval ou tout simplement observer la nature.
« Mélina faisait des crises avant que l’on vienne, on a failli annuler, mais on est quand même venu et dès le premier jour, Mélina a arrêté ses crises. Pour nous c’est miraculeux », s’exclame sa maman Aliette. Un miracle qu’elle attribue aux bienfaits de la nature environnante. Il faut dire qu’avec ses 140 hectares, ses nombreuses prairies, ses bois et ses deux hectares d’oliviers, le domaine de Fraisse est plus que dépaysant.
Et nombreux sont ceux qui veulent venir ici. Chaque année la notoriété du centre grandit et les demandes se multiplient. Mais comme toujours, l’Irpa s’assure qu’il y n’ait « qu’un petit groupe de quatre familles » présent au même moment. « Ils ont besoin que ce soit familier pour se sentir sécurisé et pour qu’ils puissent lâcher prise », explique Mylène Boudier.
Pour nous, c'est miraculeux et je pense que la nature lui fait du bien, comme pour les autres porteurs de handicaps
En plus d’offrir un cadre paisible, le centre géré par l’Irpa (institut de recherche pratiques sur l'autisme) permet aux parents d’enfants atteints de Troubles du spectre autistique (TSA) de souffler. « Ces parents-là donnent tellement d’énergie au quotidien. Tout tourne autour de l’autisme, ce sont des familles qui ne sortent plus et qui sont parfois isolées. Quand je les accueille le lundi, les gens ne vont pas très bien », raconte la directrice Mylène Boudier.
Les parents des enfants l’admettent eux-mêmes : élever un enfant atteint d’un TSA peut-être fatiguant. « On ne s’en rendait pas compte en fait mais la fratrie s’est sentie aspirée par Mélina », confie Aliette qui doit aussi « jongler avec les prises en charge médicales » d’un de ses deux autres enfants. Ici, loin des journées surchargées, des rendez-vous permanents et des crises sévères de leur fille, Aliette et son mari rechargent leurs batteries pour le reste de l’année.
Un an et demi après s’être inscrite, la maman d’Emile et Léon savoure ce moment de répit. Pendant que l’un joue de la musique et que l’autre s’occupe d’un cheval encadré par des éducateurs spécialisés, elle a pu faire un jogging dans le domaine. « Ici, on nous apprend à nous détendre, à nous reposer, prendre notre temps. On a des activités de parents séparément pendant que les enfants font des activités à eux […] Ça fait du bien », sourit-elle.
Impatient de découvrir ce lieu, ce papa n’a pas été déçu, au contraire ! « On est content d’être ici. Le fait d’avoir la journée sans les enfants, ça nous permet d’avoir des occupations à nous et puis on voit que les enfants sont heureux d’être là », se réjouit-il. La nature, le chant des oiseaux et le contact des chevaux, tel est le cadre apaisant et dépaysant que propose le centre de l’Irpa. Un centre inédit que beaucoup rêve de voir se développer ailleurs en France.
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