Il a longuement interviewé Gaëlle Paty, la sœur de Samuel Paty, professeur d'histoire assassiné en 2020 à Conflans-Sainte-Honorine. Pour cet entretien, paru en octobre dernier, le journaliste Mikael Corre a reçu le prix Père-Jacques-Hamel 2022. Il présente Gaëlle Paty en libraire engagée qui continue de rendre hommage à son frère avec sa librairie.
"Samuel Paty – Il voulait comprendre la foi des autres". C’est pour cet article publié dans La Croix que Mickael Corre a reçu le prix Père-Jacques-Hamel 2022. La Fédération des médias catholiques (FMC) a qualifié son interview de "simple, courte et dense, pour que l’on s’attarde seulement sur ce qu’elle avait à dire". Elle, c’est Gaëlle Paty, la sœur du professeur d’histoire assassiné en 2020. "Une femme souriante" qui a "raconté son frère au-delà de l’émotion" et qui "a confié son espérance, avec calme et avec force".
L’an dernier, le lauréat était Antoine-Marie Izoard pour son article "Le calvaire des déplacés" paru dans Famille chrétienne. Un prix spécial du jury avait été décerné à RCF, pour la programmation spéciale Noël à Nice. Présidé par Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, le jury du prix Père-Jacques-Hamel est composé de Roseline Hamel, sœur du Père Jacques Hamel, de Philippine de Saint Pierre, directrice de KTO et Jean-Marie Montel, le président de la FMC.
Un an après la mort de Samuel Paty, le journaliste Mickael Corre a donc rencontré Gaëlle. Son frère a été décapité le 16 octobre 2020 pour avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet. "C’était intéressant de parler des caricatures avec elle. Gaëlle Paty disait bien sûr qu’elles sont choquantes. C’est le propre des caricatures d’être choquantes un peu urticantes." Mais Samuel Paty "faisait le pari qu’on pouvait en faire une base de pédagogie".
Avec pudeur, Gaëlle Paty a esquissé auprès de Mickael Corre le portrait de son grand frère, qui "a toujours été très tourné vers les livres". "Il avait une vraie soif de connaissance. Et en face des élèves, il semble que sa démarche était toujours de faire réfléchir, de refuser de laisser sur des acquis ou des slogans qu’on peut avoir à ces âges en particulier au sujet de la religion."
Après la mort de son frère, Gaëlle Patty a poursuivi son activité de libraire. Et pour Mikaël Corre, elle continue de lui rendre hommage avec sa librairie située à Marciac, dans le Gers. Un lieu "assez extraordinaire", juge le journaliste, où "les choses sont beaucoup rangées en fonction des parties du monde, il y a une volonté d’ouverture..." Son métier de libraire, Gaëlle Paty l'avait choisi après une carrière d'ingénieur chez EDF et d'institutrice à Grenoble. "Elle y voyait un miroir avec l’engagement de son frère, au quotidien avec les élèves dans sa classe."
Spécialiste des sujets liés au terrorisme et à la police, Mikael Corre a couvert un certain nombre d’attentats récents. Recevoir le prix Père-Jacques-Hamel le touche particulièrement. Il y a pour lui "une corrélation" entre l’assassinat du Père Jacques Hamel le 26 juillet 2016 à Saint-Étienne-du-Rouvray et celui de Samuel Paty. "Il y a de très beaux messages, humbles et des appels au dialogue." Deux drames dont le message est aujourd’hui porté, en partie grâce Mikael Corre, par les sœurs des victimes, Roseline Hamel et Gaëlle Paty.
Le prix Père-Jacques-Hamel récompense chaque année un travail journalistique qui met en avant des initiatives en faveur de la paix ou du dialogue interreligieux. Pour cette cinquième édition, un prix spécial a été décerné au réalisateur français Bernard Mangiante pour son documentaire "Médiatrice, Revivre au Rwanda". Le journaliste de KTO, Étienne Loraillère, a également reçu une mention spéciale pour son reportage "Le Témoignage du père Jacques Hamel".
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