Les effectifs de l’opération Barkhane vont passer de 4.500 à 5.100 hommes. L’effort est plus important que l’effectif annoncé par Emmanuel Macron mi-janvier au sommet de Pau avec les pays du G5 Sahel. L'analyse de Pierre Servent, spécialiste des questions de défense et de stratégie, auteur du livre “50 nuances de guerre” aux éditions Robert Laffont et de "Rudolf Hess la dernière énigme du IIIe Reich" aux éditions Perrin.
L’essentiel des renforts sera déployé dans la zone dite des "trois frontières", entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Une zone où les groupes djihadistes multiplient leurs attaques. Pierre Servent revient sur RCF sur le profil de l’ennemi que la France affronte actuellement dans cette partie du Sahel.
Mais si la France augmente les effectifs de l’opération Barkhane, elle fait aussi évoluer sa méthode. Une partie des 600 soldats français déployés en renfort au Sahel sera engagée directement au sein des forces du G5 Sahel pour les accompagner au combat. Car après une série de revers subis par les armées africaines locales, et la perte de treize soldats français en novembre dernier, la France a décidé de renforcer sa coopération militaire avec le G5 Sahel. Cinq pays qui ont décidé de coopérer pour améliorer la sécurité et le développement dans cette immense région semi-désertique où ont essaimé les groupes djihadistes. Lors du sommet de Pau, il y a une quinzaine de jours, Emmanuel Macron avait détaillé cette nouvelle coopération avec le G5 Sahel.
Paris espère que d'autres membres de l'UE viendront grossir le contingent dans les mois qui viennent. De son côté, Florence Parly, la ministre des Armées, était la semaine dernière aux Etats-Unis pour tenter de convaincre son homologue Mark Esper de maintenir l'engagement américain en Afrique. Mais celui-ci ne s'est pas engagé à quoi que ce soit pour l’instant.
Si le maintien des troupes américaines dans la région reste incertain, la France n’entend pas être la seule à renforcer son engagement au Sahel. "Cette étape doit marquer un tournant à la fois dans la mobilisation de nos partenaires européens et la montée en puissance des forces du G5" précise Florence Parly dans un communiqué. Et si côté européen on ne se bouscule pas non plus au portillon, une mission européenne pourrait bientôt voir le jour : la mission Takuba. Takuba, cela signifie sabre en langue berbère tamacheq.
C'est un général français devrait assurer le commandement de cette mission composée de 500 militaires. Cette mission pourrait être composée d’une quarantaine d'Estoniens, de Belges, de Tchèques, de Finlandais, de Norvégiens et de Suédois. Des hommes qui seront en première ligne aux côtés des régiments maliens pour combattre les jihadistes.
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