Sur la bénédiction des couples homosexuels au sein de l’Église, les Évêques de France réagissent prudemment. Après l’annonce du Pape François, mi-décembre de la bénédiction des couples de même sexe, non ritualisés, puis une mise au clair du Vatican, début janvier, c’est au tour de la Conférence des Évêques de France de réagir à Fiducia Supplicans, la déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la Foi.
Le Conseil permanent de l’Église de France assure recevoir cette déclaration du Vatican “comme un encouragement aux pasteurs à bénir généreusement les personnes qui s’adressent à eux en demandant humblement l’aide de Dieu”, écrivent les Évêques par voie de communiqué, sans jamais mentionner “les couples”. “Ils les accompagnent ainsi sur leur chemin de foi pour qu’elles découvrent l’appel de Dieu dans leur propre existence et y répondent concrètement”, poursuit le document.
Pour autant, “Fiducia Supplicans rappelle que ceux qui ne vivent pas dans une situation leur permettant de s’engager dans le sacrement de mariage, ne sont exclus ni de l’Amour de Dieu, ni de son Église”. Pour rappel, le document du Saint-Siège, publié le 18 décembre, précisait que ce sont bien des prières de bénédiction qui pourront être faites, “sous une forme spontanée, non ritualisée, hors de tout signe susceptible d’assimilation à la célébration du mariage, que les ministres de l’Église pourront manifester cet accueil large et inconditionnel”.
L’annonce avait provoqué une levée de boucliers au sein de plusieurs diocèses internationaux. “Un retentissement certain dans l'opinion publique”, tempère la Conférence des Évêques de France.
Après le feu vert du Pape François, le Vatican a clarifié son document début janvier. Le cardinal argentin Victor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, s'est expliqué. Pour lui, Fiducia supplicans ne crée pas de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage. “Il n’est donc pas possible de s’en distancier doctrinalement ni de le considérer comme blasphématoire”.
En tant que “déclaration”, ce texte a une valeur qui le place au-dessus d’une “Lettre apostolique”, ajoute-t-il. Si le cardinal argentin admet “que l’application du texte n’est pas possible dans certains pays ou l’homosexualité est interdite, condamnée ou criminalisée, il rejette toute négation totale ou définitive de ce chemin proposé aux prêtres”.
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