Bernard Pivot, hommage à un héraut du Beaujolais

Il aura marqué des générations entières avec l'émission de littérature Apostrophes, qui a amené des millions de téléspectateurs à redécouvrir le plaisir de la lecture. Bernard Pivot s'est éteint en région parisienne le 6 mai 2024 mais sa passion continue d'inspirer dans la terre chère à son cœur, le Beaujolais.

Né à Lyon le 5 mai 1935, Bernard Pivot a passé la période de la Seconde guerre mondiale dans une maison appartenant à la famille de sa mère, à Quincié-en-Beaujolais. En l'absence de son père épicier, fait prisonnier de guerre en Allemagne, l'enfant découvre la lecture en feuilletant un dictionnaire. Il racontera par la suite que c'est dans ce petit village du Rhône qu'il a appris « l'art de la conversation », notamment en allant à la rencontre de la cave viticole située à l'entrée du village. Comme un symbole, on peut aujourd'hui y acheter « une cuvée Bernard Pivot ».

 

Devenu journaliste, spécialisé dans la littérature par un hasard professionnel, Bernard Pivot va marquer le paysage audiovisuel français avec la présentation sur Antenne 2 de l'émission Apostrophes pendant quinze ans, puis Bouillon de culture pendant dix ans, où il reçoit écrivains et personnalités autour des livres. L'animateur de télévision se fait aussi connaître par sa fameuse Dictée, sur laquelle planchent chaque année des milliers d'élèves.

Un dépliant consacré à la trace laissée par Bernard Pivot dans le Beaujolais

S'il a passé la majeure partie de sa vie à Paris, Bernard Pivot aimait revenir aussi souvent qu'il le pouvait dans la maison familiale de Quincié-en-Beaujolais. Il repose aujourd'hui dans cette terre qu'il a tant aimée, dans le caveau familial du cimetière quinciaton, au pied des vignes et face au Mont Brouilly.

 

Depuis ses obsèques célébrées à l'église Saint-Pierre en mai 2024, l'office de tourisme du Beaujolais reçoit plusieurs fois par jour des demandes pour en savoir plus sur la vie de Bernard Pivot. Pour répondre à la demande, Destination Beaujolais a publié en juillet un dépliant présentant les lieux importants de la vie de Bernard Pivot, de son école à la médiathèque portant son nom à Quincié-en-Beaujolais, en passant par Vaux-en-Beaujolais où l'école a été baptisée en son hommage. Même après sa mort, son nom va donc demeurer sur les lieux de son enfance.

Mon père était très attaché au fait que la médiathèque de Quincié-en-Beaujolais porte son nom, assure sa fille Cécile Pivot. Il en était très fier et très heureux. Deux fois par an, il donnait énormément de livres à la médiathèque. 80 % des livres qu'il avait chez lui au moment de sa mort sont partis à Quincié. 

Si l'on emprunte un ouvrage à la bibliothèque de Quincié-en-Beaujolais, il est probable de tomber sur une dédicace à l'intention de Bernard Pivot ou de trouver des pages annotées par le journaliste. Grâce à ces dons de livres, la médiathèque quinciatonne a pu ouvrir un fonds consacré à la vigne et au vin à travers le monde avec 600 titres. Une rareté pour un établissement de cette taille.

 

A quelques centaines de mètres, à la cave coopérative Agamy, le maître de chais Jean-Luc Chagny veille depuis 2009 sur la cuvée Bernard Pivot. Avec l'accord des filles du journaliste, la mise en bouteille va encore se prolonger pour quelques années, malgré la disparition de leur père.