La production de thé aurait-elle un avenir en Bretagne ? C’est la conviction d’une dizaine d’agriculteurs de toute la région qui se sont regroupés il y a un an au sein de l’association Armor de thé. Ils viennent de déposer leur marque.
Une dizaine d’agriculteurs, de toute la région, se sont regroupés il y a un an au sein de l’association Armor de thé. Ces producteurs viennent du maraîchage ou de la culture de plantes aromatiques ou ornementales... Et avec Armor de thé, ils viennent de déposer leur marque.
"Au départ, ils avaient des besoins techniques d'implantation des théiers : quel itinéraire technique, comment travailler le sol, quel inter-rang choisir pour étouffer les mauvaises herbes et travailler dans de bonnes conditions de récoltes? on est allé voir des expériences pour apporter des réponses individuelles dans le groupe", explique Christèle Burel, en charge des filières biologiques pour la Chambre d’agriculture.
La culture du thé, plus compliquée que la vigne (qui commence aussi à se développer en Bretagne), va mettre du temps à s'installer. Il faut entre trois et sept ans pour que les arbres arrivent à maturité. Et les investissements de départ sont lourds, entre 40 et 70 000 euros l'hectare au départ... Les candidats doivent donc être très motivés et avoir un projet solide.
Avec le changement climatique, la région a ses chances pour cette culture du thé, une espèce de camélia. "A priori la Bretagne est adaptée puisqu'on demande une terre assez acide, profonde et filtrante, sans températures trop basses et avec une atmosphère humide." En Bretagne, l'option de la récolte mécanisée sera sans doute la plus pertinente, en prenant exemple sur ce qui se fait au Japon.
Parmi ces nouveaux producteurs, il y a Alain Schlesser, installé à Cast, dans le Finistère, et président de l'association."Depuis un an nous nous réunissons tous les mois et nous avançons vite et bien sur de nombreux sujets : dépôt de la marque, visites techniques dans des stations expérimentales... Certaines de nos membres commencent déjà à produire de petites quantités, même avec des plants de trois ans, et veulent pouvoir utiliser la marque assez rapidement."
Mais il y a encore une étape intermédiaire à franchir : celle de la transformation. Car la production de thé nécessite là encore un savoir-faire très spécifique. Sur ce dernier point, de nombreuses options sont sur la table pour ces nouveaux producteurs de thé.
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