Quelques semaines après la COP15 de Charm el-Cheikh, la COP15 est l'autre rendez-vous crucial de l'année pour l'environnement. Les pays membres de la Convention sur la diversité biologique se réunissent jusqu’au 19 décembre à Montréal au Canada pour restaurer la biodiversité. Alors qu’un million d'espèces est menacé d'extinction et 75% des espaces naturels altérés par les activités humaines, il est urgent de réagir.
En 40 ans, nous avons perdu 60% des animaux sauvages sur la terre et 40% des insectes sont en déclin au niveau mondial. Les activités humaines sont en cause : expansion des terres agricoles et urbanisées, pêche, chasse, récolte de bois, réchauffement climatique, pollutions, espèces invasives, etc. "Les pesticides ont tué 70% des insectes pollinisateurs dans certaines zones. Cela met directement en péril l’agriculture. La déforestation détruit les habitats naturels et participe au réchauffement du climat", souligne Nathalie Leenhardt, ancienne directrice du journal protestant Réforme.
On ne peut pas penser l’économie sans protéger l’environnement, complète Samuel Lieven, directeur de la rédaction du journal catholique Le Pèlerin : "Les écosystèmes nous rendent des services gratuits qui représentent la moitié du PIB mondial : ils épurent l’eau, dépolluent l’air, pollinisent et régulent le climat. Ne pas réagir, c’est nous condamner". Selon l’OCDE, ces services gratuits rendus par les écosystèmes nous coûteraient entre 120 et 135 000 milliards d'euros.
Le projet d'accord prévoit une enveloppe de 192 milliards d'euros par an, même si les besoins sont estimés par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité à 820 milliards d'euros. "Normalement, nous ne devrions pas avoir de mal à les trouver : 820 milliards d’euros, c’est environ la moitié du PIB de la France, qui représente seulement 1% de la population mondiale", précise Samuel Lieven.
L’important est d’agir à différentes échelles, pointe Samuel Lieven : "Les mécaniques institutionnelles comme le fonctionnement des COP nous perdent. Plus c’est compliqué, moins les gens se sentent concernés. Il est donc nécessaire de varier les niveaux d’action et d’engagement, comme en agissant concrètement au niveau local". Les objectifs de la COP15 sont notamment la mise en place de zones protégées sur 30% du globe, la restauration de 20% des espaces dégradés ou encore la diminution des subventions néfastes à la biodiversité, comme celles qui financent le recours aux pesticides dans l'agriculture ou la pêche industrielle.
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