Les résidents des foyers de travailleurs migrants unissent leurs voix #JeudiPhoto
En partenariat avec CCFD-Terre Solidaire
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Deux ans après le coup d’État en Birmanie, le nombre de personnes déplacées et en besoin d’assistance humanitaire explose. Spirit in education movement (SEM), partenaire du CCFD-Terre Solidaire se mobilise pour aider les populations dans le besoin, malgré les entraves et la menace de la junte au pouvoir. Les précisions de Stéphanie Gallet.
C’est une photo au format paysage, découpée en trois parties. Au premier plan, au bord d’un fleuve situé au centre de la photographie, des paquets posés sur la berge attirent le regard. Il y a des packs d'eau, de jus de fruits et de lait. S’observent également de grands sacs transparents, probablement des sacs de courses, et des cartons, similaires à ceux de déménagement, sur lesquels se distinguent des écrits en langue étrangère. Sur l'autre rive du fleuve, en arrière-plan, apparaît un paysage très vert d'où émerge de grandes bâches tendues, peut-être pour se protéger de la pluie car le ciel est bien gris. Aux alentours, une petite foule semble se presser. Enfin, au centre de la composition, une dizaine d'hommes est en train de traverser le fleuve à pied. Ceux-ci ont de l'eau jusqu'à la ceinture et plusieurs d’entre eux tirent une sorte de barge.
Nous sommes sur le bord de la rivière Moei, qui fait office de frontière entre la Birmanie et la Thaïlande. Les toiles qui s’élèvent en arrière-plan sont en réalité un camp de fortune où affluent les nombreuses personnes birmanes, fuyant la guerre civile et la "politique de terreur" que mène la junte militaire ces dernières années. Des provisions de nourriture et des biens de première nécessité les attendent sur la rive thaïlandaise. Elles ont été apportées par SEM, un partenaire du CCFD-Terre Solidaire mobilisé pour leur venir en aide.
En 2021, la junte militaire a repris le pouvoir en Birmanie, niant le résultat des élections de 2020 que le parti démocrate avait remportées. Les civils, qui se sont opposés au coup d’État, sont les premières victimes de la répression mise en œuvre par l’armée qui multiplie les actes de barbarie à leur encontre. Par exemple, le 11 avril dernier, dans la région de Sagaing, une cinquantaine de personnes a été tuée dans un bombardement, dont plusieurs enfants. La situation est d'autant plus terrible que s’ajoute au déferlement de violence une grave crise économique et alimentaire qui ne cesse de s’accroître.
À l’heure où le pays s’effondre et plonge toujours plus dans la violence, alors que plus d’un tiers de la population aurait besoin d’assistance, cette photo prise par le photojournaliste birman Matichai Teawna témoigne de la mobilisation indispensable et courageuse d’associations locales. D’autant plus dans ce contexte particulier où l’acheminement de l’aide humanitaire est entravé, contrôlé et instrumentalisé par la junte. Les organisations locales sont seules à prendre soin des populations opprimées dans le sang. "Elles jouent un rôle primordial dans le pays, en termes d’éducation, de santé, d’action humanitaire, de résilience. Il est nécessaire de continuer à les soutenir", explique Marion Terte, chargée de mission dans cette région auprès du CCFD-Terre Solidaire.
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