Le musée Jacquemart-André célèbre le génie créatif de Sandro Botticelli et l’activité de son atelier, en exposant une quarantaine d’œuvres du peintre accompagnées de quelques peintures de ses contemporains florentins sur lesquels Botticelli eut une influence particulière. On en parle avec Ana Debenedetti, historienne de l’art et spécialiste de l’art florentin de la Renaissance.
Botticelli est l’un des peintres les plus illustres de la Renaissance italienne malgré une certaine part de mystère qui entoure toujours sa vie et l’activité de son atelier. Sans relâche, il a alterné création unique et production en série achevée avec l’aide de ses nombreux assistants.
L’exposition montre l’importance de cette pratique d’atelier, laboratoire foisonnant d’idées et lieu de formation, typique de la Renaissance italienne. Elle présente Botticelli dans son rôle de créateur, mais également d’entrepreneur et de formateur.
“L’idée, c’est que le visiteur pénètre dans l’atelier. Il va observer la culture d’atelier, comment le maître dessine ? Invente...Mais aussi, l’atelier mental, comment il s’inspirait de la culture qui l’entourait à l’époque !?”
Première exposition en France depuis celle de 2003 au Musée du Luxembourg, « Botticelli, artiste et designer », selon un ordre chronologique et thématique, illustre le développement stylistique personnel de Botticelli, les liens entre son œuvre et la culture de son temps, ainsi que l’influence qu’il a lui-même exercée sur les artistes florentins du Quattrocento.
“J’avais la chance de bien connaître les espaces du musée. J’ai construit l’exposition autour de ces espaces, pour que le parcours soit lisible, facile à comprendre car le sujet est complexe. Il a fallu aussi construire une histoire et c’est en racontant cette histoire que les prêteurs sont sensibles en voyant ce que l’on va apporter aux œuvres."
L’exposition bénéficie de prêts d’institutions prestigieuses comme le musée du Louvre, la National Gallery de Londres, le Rijksmuseum d’Amsterdam, les musées et bibliothèques du Vatican, les Offices de Florence, et la Gemäldegalerie de Berlin.
“C’est une reconnaissance du travail fait dans le passé et c’est aussi un pari, j'espère que le public sera sensible à cette nouvelle façon de regarder le travail de Botticelli”.
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