Par ailleurs, la Première ministre britannique et le leader de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn ont commencé à se parler pour rechercher une majorité jusque-là introuvable. Mais ce qui frappe l’esprit, c’est que beaucoup de partisans du brexit en ont fait une question d’identité.
Les Britanniques sont clairement confrontés à une crise existentielle ! Mais s’agit-il de l’identité britannique ou d’une résurgence du nationalisme anglais ? Dans un premier temps, Brexit voulait dire sortie de l’Union européenne, dans un deuxième temps, il pourrait se traduire par une sortie du Royaume-Uni… De fait, le Jour du Brexit est appelé par ses partisans « jour de l’indépendance » … cela s’enracine dans une nostalgie de l’Empire britannique perdu, le rêve illusoire d’une « Global Britain »…
En fait, le Brexit est une entreprise anglaise plus que britannique. L’Ecosse, elle, voulait rester dans l’Union, de même que l’Irlande du Nord (sauf le parti des nord-irlandais indépendantiste allié de Theresa May). Seul le Pays de Galles a suivi l’Angleterre. Et en Angleterre, toutes les grandes villes à l’exception de Birmingham voulaient rester dans l’Union.
L’Ecosse a voté en 2014 pour rester dans le Royaume-Uni. Il n’est pas certain cependant que si un nouveau referendum était organisé aujourd’hui, le résultat serait le même, surtout si le Royaume-Uni quitte l’Union européenne. Une des raisons pour lesquelles Theresa May ne tient pas à organiser un nouveau referendum sur le Brexit pourrait bien être qu’elle ne pourrait alors plus refuser à l’Ecosse d’en organiser un deuxième sur son maintien dans le Royaume-Uni. Les intérêts économiques de l’Ecosse ne sont d’ailleurs pas strictement les mêmes que ceux de l’Angleterre : Theresa May par exemple veut limiter strictement l’immigration, tandis que l’Ecosse a besoin de travailleurs venus d’ailleurs pour faire tourner son économie!
Quant à l’Irlande du Nord, son appartenance au Royaume-Uni en cas de Brexit dur n’est pas non plus garantie. Les démêlés du Brexit ont beaucoup fait pour rouvrir la question de la réunification irlandaise. Ainsi par exemple des jeunes nord-irlandais ne répondent pas forcément oui à la question vous sentez-vous britanniques ? Au contraire, le réflexe revient de brandir leur catholicisme pour l’opposer aux descendants de colons protestants anglais. Dans ce contexte, l’identité britannique apparaît inventée. Espérons que l’instrumentalisation de l’identité par des politiques mal intentionnés ne conduira pas davantage encore les Britanniques dans le chaos.
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