[Bugaled Breizh] Thierry Lemétayer : "j'ai encore espoir, je sais qu'on saura la vérité un jour"

"On ne s'arrêtera que quand on saura". En citant les propos de sa soeur, Thierry Lemétayer ne laisse pas planer le doute. Le rapport présenté le 5 novembre dernier par le juge en charge de l'Inquest, cette enquête publique destinée à établir les circonstances et les causes de la mort des marins du Bugaled Breizh, ne l'arrêtera pas. Le scenario de l'accident de pêche évoqué par le juge Nigel Lickley est loin de le satisfaire. "Tout le long de l’Inquest, on s’est attendu à ce résultat funeste, ça fait quand même mal [...] même si on y était prêt ".

Pourtant, Thierry Lemétayer y a crû au début. Crû à quoi? A ce que de nouveaux éléments étayant la thèse du sous-marin, émergent. Des espoirs rapidement douchés. Selon lui, "il n’est plus question ni de rassurer les familles ni d’aller vers une quelconque vérité, il est question de protéger une omerta entre des Marines européennes […] avec l’OTAN au dessus".

Bientôt un appel lancé aux pécheurs français

Malgré les conclusions de la justice britannique qui évoquent un accident de pêche, Thierry Lemétayer ne croit pas à la "croche-molle"(le filet du chalutier s'accroche au fond l'eau). Et d'après lui, il n'est pas le seul. Il a donc décidé de prochainement, lancer un appel au milieu de la pêche, de "Boulogne jusqu'à Sète" pour demander aux pêcheurs s'ils trouvent normal, qu'"une croche-molle coule un bateau de 24 mètres en 37 secondes".

Quelles suites possibles sur le volet judiciaire?

Après le non-lieu prononcé en France, et le rapport de la justice britannique, le dossier du Bugaled Breizh pourrait se refermer. C'est mal connaître la détermination des acteurs de l'affaire. L'armateur du chalutier, Michel Douce, a lancé un nouvel appel à témoins mi-novembre, dans l'espoir de faire sortir de potentiels témoignages. Une initiative que salue Thierry Lemétayer : "judiciairement, croire que même après un non-lieu, c’est fini, ça n’est pas vrai. Dans notre affaire, la route n’est pas encore terminée, en tout cas en Angleterre".

L'homme n'hésite pas à faire référence à l'affaire Boulin qu'il voit comme une source d'espoir, pour la suite du dossier en France : "une avocate a réussi à faire rouvrir une procédure, des années après sur des éléments nouveaux". Thierry Lemétayer mise également sur la justice outre-manche. Il évoque encore "deux techniques pour faire appel" mais explique ne pas vouloir les détailler pour des "raisons stratégiques".