Mark Zuckerberg face aux élus américains. Mardi 10 avril au soir, le patron et fondateur du plus gros réseau social au monde sera auditionné par le Sénat américain. Mercredi 11 avril, cest devant la Chambre des représentants que le patron de Facebook devra s'expliquer.
Trois semaines après le début du scandale Cambridge Analytica, le fondateur du plus grand réseau social mondial va devoir reconnaitre qu’il a commis une erreur, celle de ne pas avoir fait assez pour lutter contre les mauvais usages du réseau en matière de protection des données personnelles.
Résultat des courses, d'après le New-York Time et le journal britannique, The Observers, ce sont les données personnelles de plus de 50 millions d’utilisateurs de Facebook que le cabinet d’analyse stratégique, Cambridge Analytica aurait collectées. Les conséquences sont lourdes avec notamment la création d’un logiciel qui aurait influencé le vote des électeurs lors de la dernière campagne électorale américaine.
Face à ce scandale qui plonge Facebook et son fondateur dans la tourmente, Damien Bancal, journaliste français, spécialisé dans la délinquance informatique, rappelle que "tout le monde tombe des nues mais on a oublié un petit détail. En 2009, Mark Zuckerberg avait clairement indiqué que les gens étaient des idiots s’ils laissaient l’intégralité de leurs données sur Facebook. D’entrée de jeu il avait donné le message et expliqué que si on ouvre un compte chez Facebook, et que l’on publie du contenu, tout cela va être agrégé et mis dans des espaces, utilisés pour de la publicité, pour pouvoir être repartagé avec des partenaires. Si c’est gratuit, c’est nous le produit. Il est donc très étonnant de voir aujourd’hui des gens s’étonner".
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Il ajoute "la collecte de ces photos, de ces vidéos, est diffusée de son plein gré. Tout cela appartient désormais à Facebook. Il y a ensuite toutes ces petites applications d’entreprises partenaires. Quand on clique sur ce genre de partage, l’entreprise collecte aussi des informations. Ensuite on a nos téléphones portables, nos ordinateurs, sur lesquels on installe des informations. Et quand on ne veut pas réfléchir à un mot de passe, je lis les comptes avec Facebook. On est dans un engrenage, un immense toile d’araignée, et ne pas se faire prendre une toute petite patte va être très compliqué."
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Face à ce scandale, comment faire pour que Facebook ne remettent pas en cause les libertés démocratiques ? C'est, pour Sylvain Steer, la vraie problématique. Ce juriste engagé au sein du CECIL (Centre d'Études sur la Citoyenneté, l'Informatisation et les Libertés), estime qu'"ils vont juste dire qu’ils vont arrêter les partenariats tiers, qu’ils vont se recentrer sur Facebook. Ils ont un ensemble de données qu’ils peuvent vendre très cher aux annonceurs. Des petites partenaires tiers ont pu leur permettre de faire du contenu, mais cela ne pèse plus rien aujourd’hui. Mais le problème n’est vraiment pas là. La grande question, c’est comment faire pour que Facebook ne remette en cause ni les libertés fondamentales, ni les processus démocratiques".
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