Charles de Foucauld a été canonisé le 15 mai à Rome. Une délégation alsacienne a assisté à l’événement sur place. François-Nicolas d’Alincourt en faisait partie. Le responsable de la communication du diocèse de Strasbourg nous raconte.
Adrien Beaujean : Comment ça s'est passé là bas en Italie?
François-Nicolas d’Alincourt : Écoutez, on est encore un petit peu en Italie, si je puis dire, quelques jours après notre retour, parce qu'on a vécu un moment tout à fait extraordinaire, et notamment la ferveur des 45 000 personnes qui étaient présentes place Saint-Pierre ce dimanche 15 mai pour la canonisation de Charles de Foucauld. Je n'oublierai pas ces images de joie et de ferveur. Et la venue du Pape aussi, qui a déclenché l'enthousiasme de tous ces chrétiens.
AB : C'est ça qui ressort le plus aujourd'hui ? Quasiment une semaine après, c'est cette ferveur, c'est vraiment de voir tous ces gens mobilisés sur place ?
FNA : Ce qui était très frappant, c'était à la fois qu’il y avait la famille spirituelle de Charles de Foucauld, c'est à dire toutes les sœurs et tous les frères qui font partie des communautés que Charles de Foucauld a créées, Les Petites Sœurs et les Petits Frères de Jésus. Et puis aussi, il y avait toute sa famille de sang, si j'ose dire. C'est à dire qu'il y avait à peu près 300 personnes qui étaient là. J'ai pu en rencontrer certains qui venaient du monde entier pour célébrer leur arrière-arrière grand-oncle parfois. Et c'était très émouvant et je pense, je trouve que c'est une grâce pour une famille au fond d'avoir un Saint, parce que c'est à la fois une source d'inspiration pour la famille et c'est aussi un ciment d'unité.
AB : C'est aussi un événement pour le diocèse de Strasbourg, puisque Charles de Foucauld est Strasbourgeois d'origine. Il est né, il était dans cette région. Qu'est ce que ça incarne encore plus, peut être, ici à Strasbourg ?
FNA : On l'oublie souvent, et d'ailleurs l'archevêque l'a rappelé parce qu'il nous racontait qu'il était régulièrement interpellé dans la rue à Rome, parce qu'il connaissait des gens et des gens étaient là. “Mais pourquoi étaient-ils là? Il répondait : “mais Charles Foucauld est Alsacien”, et les gens répondait “Ah oui!”, et c’est vrai que c'est parfois un peu méconnu, mais il a passé les douze premières années de sa vie en Alsace. On a coutume de dire que souvent, tout se joue à l'enfance. Et je pense que pour Charles de Foucauld, les premières années de sa vie ont été déterminantes pour la suite de son parcours.
AB : Il faut désormais dire “Saint Charles de Foucauld”. Qu'est ce qu'on en retient aujourd'hui de cette canonisation? Qu'est ce que ça va changer?
FNA : On retient surtout qu'en fait, n'importe qui peut être saint un jour, puisque Charles de Foucault, c'était un homme comme tout le monde, comme vous et moi, un homme ordinaire, un homme médiocre. Pourrait on dire qu'il y avait beaucoup de défauts, comme chacun de nous? Et puis, un jour, l'Esprit-Saint a soufflé le Christ a frapper à sa porte, est entré dans sa vie et sa vie a changé. Et c'est un signe pour nous, pour tous les chrétiens que nous sommes tous, quelque part, appelés un jour à la sainteté.
AB : Qu'est ce qui va être organisé autour de Charles de Foucauld, quel peut être le prolongement, maintenant qu’il a été canonisé ?
FNA : Le prolongement, c'est qu’en Alsace, on va le fêter, je pense, parce qu'il y a un jour qui a été déclaré pour sa canonisation, c'est le 1ᵉʳ décembre. Donc tous les ans, on fêtera Charles de Foucauld à cette à cette date-là. Et puis, je pense que tous les chrétiens du diocèse aussi honoreront sa mémoire et se souviendront de ce qu'il a été. Ce n'est pas forcément spectaculaire, la sainteté, mais c'est le Christ qui agit en chacun d'entre nous pour que nous devenions meilleurs.
AB : Et à Rome, il y avait une délégation assez conséquente du diocèse de Strasbourg…
FNA : Oui, il y avait une quarantaine de personnes, notamment des paroissiens de la paroisse Saint-Pierre-le-Jeune, puisque c'est une paroisse qui a beaucoup compté dans la vie de Charles de Foucauld. L'archevêque de Strasbourg, bien sûr, était présent. Il a rencontré la délégation aussi. Il a eu un temps de rencontres et d'échanges avec la délégation. Donc ça, c'est aussi un moment important pour l'unité du diocèse.
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