Atos nourrit les appétits. Le géant français de l’informatique est dans la tempête depuis près de cinq mois. Il affiche une dette colossale de 4,8 milliards d’euros et pourrait enfin sortir du marasme économique. Sauf que la convoitise des repreneurs est scrutée de près par l’État français. Ce dernier s’est positionné pour protéger certaines activités très stratégiques du groupe. Le nom du repreneur du géant tricolore devrait être connu ce vendredi 31 mai.
Qui reprendra le géant français de l'informatique Atos, plongé dans la tempête depuis deux ans ? La réponse devrait tomber en ce vendredi 31 mai, date limite fixée par l'entreprise pour présenter son plan de sauvetage et ainsi éviter le dépôt de bilan.
“Je vous confirme que toutes les activités stratégiques resteront sous le contrôle de la puissance publique, y compris les commandes de contrôle de nos centrales nucléaires", a déclaré Bruno Le Maire, mardi 28 mai, sur CNews-Europe 1. Le ministre de l’Économie a évoqué une éventuelle reprise par “EDF, ou une entreprise proche d'EDF”.
Avant la date couperet, l’État français a réaffirmé ses positions. Plusieurs repreneurs lorgnent sur Atos, dont l’homme d'affaires David Layani et le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Or, les pouvoirs publics ne veulent pas que certaines activités tombent dans n’importe quelles mains, notamment étrangères. Précisément, l’exécutif regarde du côté des activités sécuritaires d’Atos et veut acquérir trois branches de ce pôle.
Il veut par exemple racheter les supercalculateurs qui sont essentiels à la simulation d'essais nucléaires ou à la gestion du parc des centrales nucléaires d'EDF. Une autre branche, "Mission-Critical Systems" (MCS), regroupe le système de commandement du programme Scorpion visant à moderniser l'armée de Terre, la sécurisation des réseaux de communication à bord des avions Rafale “F4” ou encore une société, spécialisée dans les systèmes d'écoute pour les services de renseignement.
Enfin, la troisième branche concerne la cybersécurité. Elle intègre de son côté différentes solutions de chiffrement, de crypto-analyse et de contrôle d'accès. La valeur d'entreprise indicative de l'ensemble de ces activités sensibles se situe entre 700 millions et 1 milliard d'euros, selon un communiqué d'Atos.
Outre ces activités que l’État français veut sécuriser, Atos occupe une place clé pour le dispositif des Jeux olympiques cet été. Le groupe est le partenaire informatique mondial du CIO depuis les Jeux de Salt Lake City en 2002. Il doit notamment fournir une cyberprotection pour l'ensemble du système d'information de Paris 2024.
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