Partout, en France, animateurs, directeurs, bénévoles, des centres sociaux se mobilisaient ce 31 janvier pour dire leurs inquiétudes : entre un budget qui explose et des subventions qui stagnent, la viabilité des structures est remise en question.
“Si on n’est pas augmenté cette année, au niveau des subventions, l’année prochaine va être très compliquée”. C’est ce que nous confie rapidement Estelle, animatrice senior de l’association de quartier du centre-ville de Chambéry.
Comme une centaine d’acteurs locaux, elle participe ce jour-là au “Bal des Sans-Sous”, une manifestation festive, mais empreinte d’inquiétude. Anne-Sophie Millet, sa directrice, confirme. “On passe notre temps à maintenir comme on peut l’ensemble des activités et aujourd'hui on ne peut plus tout maintenir” résume-t-elle. “Il va falloir faire des choix”.
Choisir entre des activités pour les seniors isolés et du soutien scolaire pour les jeunes du quartier par exemple. Inconcevable pour les salariés de ces structures qui revendiquent leur ouverture à tous.
On est des lieux de vie, des lieux de croisement ! Si les centres sociaux disparaissent, je ne sais plus ce qu’il va exister !
Pour éviter la fermeture, à Annecy, certains centres sociaux ont déjà dû revoir le modèle. Cette année, sur le bassin de vie, c’est un équivalent temps plein et demi qui ne sera pas remplacé.
Réduire la voilure, de force. Pourtant, la demande est de plus en plus forte, explique Sébastien Chevallier, directeur de la MJC Centre social des Romains. “C’est une vraie problématique à l'échelle d’une ville comme Annecy, où il y a de plus en plus d’habitants” commence-t-il. “Ils cherchent des services (...) et aujourd’hui on a une vraie demande au niveau des accueils de loisirs et pour l'instant, on n’arrive pas à y répondre”.
Des exemples qui sont légion, aujourd’hui 20 % des centres sociaux français sont en péril, contraints de s’adapter pour ne pas disparaître. “ll y a des centres sociaux déficitaires, il y a des centres sociaux qui ont baissé leur masse salariale” détaille Alain Cantarutti, délégué de la fédération des centres sociaux dans les Pays de Savoie. “Mais il y a aussi, et c’est assez nouveau, des centres sociaux qui ferment pour des raisons économiques”.
La fédération estime qu’en raison de la hausse des salaires et celle de l’inflation, les budgets des centres sociaux ont explosé de 10 % à 15 % ces derniers mois, pour des subventions équivalentes.
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