En février dernier, un rassemblement de 2500 chrétiens évangéliques est devenu un foyer de contamination en Alsace. Une polémique importante a enflé dans tout le pays, mettant parfois en cause les fidèles et le pasteur de la Porte Ouverte chrétienne, Samuel Peterschmitt.
Ce sont des conséquences auxquelles Samuel Peterschmitt ne s’attendait pas. "Nous avons terminé notre semaine de jeûne et de prière le 21 février. Il n’y avait aucun signe avant coureur", explique Samuel Peterschmitt. Aucune chaîne de contamination n’était clairement identifiée en France. "Tout était normal et puis à partir du lundi moi-même j’étais dans un état grippal. Et mardi, je trouvais qu’il y avait peu de monde dans l’Église. On s’est rendu compte que quelque chose se passait", se souvient-il.
"À cette époque-là on nous parlait de ce qui se passait en Chine. On nous assurait qu’il n’y avait aucune chaîne de contamination en France", explique le pasteur, prenant exemple sur un déplacement d’Emmanuel Macron quelques jours plus tôt en Alsace, sans gestes barrière spécifique. "Personne ne mesurait où nous en étions", affirme le pasteur.
Après la découverte de nombreux cas de Covid-19 parmi les fidèles, la polémique a enflé autour de ce rassemblement. "J’étais très surpris", assure Samuel Peterschmitt. "Cela appelle beaucoup d’humilité. Il nous faut toujours aborder la vie avec beaucoup d’humilité parce que tout peut s’arrêter très rapidement. Moi-même je me sentais m’éteindre comme une petit bougie", confie Samuel Peterschmitt. Après ce rassemblement, 32 personnes qui y ont participé sont décédées.
"Ce qui m’a surpris c’est le traitement médiatique que nous avons eu. C’était comme si c’était la nature de notre rassemblement qui était le problème", déplore le pasteur.
De cette polémique est né un livre, "La Déferlante", dans lequel le pasteur revient sur ce drame. "La naissance de ce livre pour moi est divine, explique Samuel Peterschmitt. Je suis contacté par une maison d’édition que je ne connaissais pas et à ce moment-là je sortais de l’hôpital et je ne me voyais pas écrire un livre." Le pasteur se laisse finalement convaincre. L’ouvrage prend la forme d’un entretien avec un journaliste de Marianne, Kevin Boucaud-Victoire.
Les tensions qu'a connu Samuel Peterschmitt et qui continuent aujourd'hui après les attentats l'alertent. "Je m’inquiète de ce climat, de voir une forme d’hégémonie monter dans le pays où pour le seul fait d’avoir la foi vous devenez suspect", conclut-il.
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