Ceux Qui Sèment, le jardin d'Eden zéro phyto au coeur d'Annecy

Une (re)conversion à l'écologie

2020, le Covid-19 et ses confinements. 2020, le début aussi d'une belle aventure pour cet ancien responsable qualité, qui passait sa vie à l'étranger. "J'ai beaucoup appris des cultures des autres pays, mais je ne donnais rien à mon territoire d'origine". C'est en entreprenant une vraie révolution dans les anciennes serres municipales annéciennes que Sylvain Leroux va exploiter au maximum ses envies qui l'animaient dans sa vie précédente. "Avec ma compagne, on a essayé d'amener dans notre territoire cette idée de produire en coeur de ville, et instruire". 

Zéro plastique, zéro phyto

Chaque année, 12 tonnes et demi de légumes sont produites à "Ceux Qui Sèment", sur une surface de 2 800 mètres carrés exploitables. Rien n'est laissé au hasard dans l'exploitation de Sylvain. Il y a 8 serres en plastique réutilisable, et 2 serres en verre. Pour éviter de mettre du plastique au sol, Sylvain Leroux et son équipe utilisent du broyat dans les allées pour limiter l'enherbement et maintenir une certaine humidité. "En production, nous n'utilisons aucun pesticide, même ceux habituellement tolérés en agriculture biologique", insiste le maraîcher. 100% des semences utilisées sont dites reproductibles.

160 variétés de tomates !   

"Ceux Qui Sèment", c'est un jardin d'Eden à ciel ouvert ! De nombreuses variétés de fruits, légumes, herbes aromatique, fleurs sont proposées. "C'est important d'avoir autant de diversité dans les variétés. En cas d'aléa climatique sur 5 ou 10 variétés, on aura toujours le reste qui survivra", explique Sylvain Leroux. Chaque variété a son goût qui lui est propre. "On travaille avec les restaurants étoilés, qui sont à la recherche de ces variétés plus rares. On les propose aussi en vente directe" ajoute le gérant. Un projet de cuisine pédagogique est aussi en cours.  

Les restaurants étoilés du bassin annécien viennent me voir 

Insolite : Le poivrier du Sichuan, un petit arbuste issu des régions asiatiques, donnant des baies qui servent à relever les plats, est cultivé à Ceux Qui Sèment.

La clé du succès

Un investissement qui demande beaucoup de travail. Sylvain ne compte pas ses heures. "C'est du 70 heures par semaine", indique-t-il. Mais le terre le lui rend bien. Rien n'est planté au hasard, chaque semence est plantée à un endroit bien défini, pour favoriser sa croissance. A proximité des fleurs pour attirer les insectes pollinisateurs. "On a aussi une ruche", à proximité du jardin mandala, une surface cultivée en quart de cercle. "Il faut comprendre son milieu pour adapter nos cultures, on ne va pas planter trois fois, quatre fois, le même légume au même endroit. Sinon, le sol sera appauvri", explique Sylvain.

L'autonomie alimentaire, point noir de la politique annécienne 

L'autonomie alimentaire du bassin annécien est inférieure à 1%, l'équivalent de trois jours par an. Malgré la volonté politique affichée d'améliorer ce score, les Savoie se heurtent au recul du foncier agricole, au profit de la construction de logements. 500 hectares de terres agricoles disparaissent chaque année sur les Deux Savoie. "C'est aux élus locaux de lancer plus rapidement des cultures vivrières et diversifiées sur notre territoire, qui a toujours été dominé par le pastoralisme, le bol alimentaire doit être varié, c'est comme la tartiflette, vous n'avez pas que du reblochon, vous avez aussi des pommes de terres, il faut aussi en produire", affirme avec conviction le jardinier.

Ceux Qui Sèment, 49, avenue des Barattes, dans les anciennes serres municipales. Vente directe tous les samedis matin, de 9 heures 30 à midi.  

L'actu en bref

• Le département de la Savoie aura son syndicat mixte des transports en commun. Objectif, décarboner les déplacements du quotidien sur le bassin de vie de Grand Chambéry, Grand Lac et Coeur de Savoie.
• A Villargondran, l'Arboretum fait revivre d'anciennes espèces d'arbres fruitiers ! Découverte de ce "verger conservatoire".