Olivier Gourmet est à l’affiche du film "Ceux qui travaillent", d’Antoine Russbach, qui sort mercredi au cinéma. Un film dur et acéré sur le monde du travail.
Dans son dernier film, Olivier Gourmet interprète Franck, cadre supérieur dans une grande compagnie de fret maritime. Face à une situation de crise sur un cargo, Franck va prendre, seul et dans l’urgence, une décision qui va lui coûter son poste. Le personnage est complexe. "J’aime défendre ce qui est indéfendable, ce qui a trait aux ressources humaines. C’est ce qui m’amuse et qui m’émeut. On peut s’identifier à ce personnage. Cet homme va prendre une décision qui va bouleverser sa vie et celle de son entourage. Il va perdre son emploi de manière hypocrite, car c’est quelqu’un qui est au service, jusqu’à l’aliénation, de son entreprise. Il prend cette décision pour le bien de son entreprise" explique-t-il au micro de RCF.
On réalise dans le film, que le boulot de Franck est assez virtuel. Tout se passe à distance, par téléphone et écran interposé. C’est d’ailleurs assez compliqué pour lui d’expliquer son métier à sa fille. "Le réalisateur avait cette idée de la virtualité dans son travail. Tout se passe sur un écran d’ordinateur. Tout est virtuel. Il n’est jamais monté à bord d’un bateau, ni allé dans un port. Il dirige des hommes sur écran. C’est un écho à ce que nous sommes, dans notre manière de consommer. Nous consommons beaucoup virtuellement. Tout vient parfois de très loin, on n’a pas conscience, on est déresponsabilisé" ajoute Olivier Gourmet.
C’est un film qui parle de notre rapport au travail, et du sens de notre travail. "C’est l’aliénation. Jusqu’où sommes-nous prêts aujourd’hui pour garder notre dignité et notre droit d’exister ? Malheureusement, pour certains, cela passe uniquement par le travail. De fait, Franck Blanchet passe à côté de tout. Il s’est perdu dans le travail. Dans sa famille, ils sont étrangers les uns par rapport aux autres. Cela peut être très violent dans la famille" lance le comédien.
Le père d’Olivier Gourmet disait qu’acteur, ce n’est pas un travail. Pourtant il lui a transmis la valeur et la passion du travail. "Il était agriculteur. Il aimait sa terre, ses bêtes. Tous petits, avec mon frère, il nous emmenait avec lui et nous transmet des choses, sans le vouloir, juste en étant présent à côté de nous. Sa présence, avec nous, au travail, nous transmet des choses inévitablement : la passion, la rigueur, le respect. Quand on se lève le matin pour aller travailler, et qu’on a du plaisir dans la profession qu’on exerce, cela n’est plus du travail" conclut-il.
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