Ils sont indispensables à la vie de leur proche, très souvent au prix de la leur. Les aidants font le choix d’accompagner pleinement un proche âgé, malade, ou en situation de handicap. Ils le font à côté du travail ou parfois mettent tout entre parenthèse. Dr Hélène Rossinot publie "Être présent pour ses parents" aux éditions de l’Observatoire. Médecin, elle livre des conseils pour accompagner sereinement un proche, à travers un discours bienveillant.
On estime à environ 11 millions le nombre d'aidants en France, dévoués à l'accompagnement d'un proche âgé, malade ou en situation de handicap. Dr Hélène Rossinot s'intéresse à eux depuis plusieurs années. Elle leur avait déjà consacré un premier livre "Aidants, ces invisibles" (éd. L'Observatoire). Ce deuxième livre rempli de conseils, ce médecin l'a pensé en conversation avec le lecteur. "Quand on accompagne un parent qui vieillit, il n’y a aucun endroit où on peut trouver des informations", regrette-t-elle.
"On culpabilise quasiment toujours et c’est humain, rassure Hélène Rossinot. Mais ça ne veut pas dire qu’on fait les choses mal. On a le droit de dire quand ça ne va pas. On a le droit de s’impliquer au niveau qu'on souhaite, notamment quand on n'habite pas dans la même ville que nos parents."
Trouver un équilibre dans sa vie d'aidant demeure difficile. La vie de couple ou celle du travail peut en pâtir. Pour mieux le vivre, le médecin préconise d'abord d'en prendre conscience. Tout le monde ne sait pas qu'il est un aidant en accompagnant un proche. "Il faut se rendre compte que ce qu’on fait en tant qu’aidant n’est pas normal et que cela a de la valeur. Être aidant n’empêche pas d’être le fils de vos parents, c’est une tâche en plus qui peut parfois être compliquée", affirme la spécialiste.
D'autant plus que la moitié des aidants travaillent à côté de cette tâche quotidienne, souvent à l'insu de leurs collègues. "C’est une priorité que le monde du travail change de regard sur une personne qui s’occupe d'un proche. Certains n’en parlent pas de peur d’être stigmatisés", constate Hélène Rossinot. Elle préconise des formations et une sensibilisation des employeurs et des salariés.
Il peut aussi arriver que des aidants coupent avec le monde professionnel car l'accompagnement de leur proche leur demande trop de temps, et se retrouvent avec des "trous" dans leur CV, des périodes sans avoir travaillé. Il ne faut pas en avoir honte selon Hélène Rossinot. "Rendez-vous compte en tant qu’aidant des qualités que vous pouvez mettre en valeur : vous savez gérer un budget, négocier avec les équipes de soin, coordonner les équipes, des choses qu’on peut valoriser durant un entretien d’embauche !", insiste-t-elle.
Il faut valoriser les personnes selon elle, à tous les niveaux de la société. Avec une population vieillissante et des maladies chroniques en augmentation, "c’est un enjeu d’avenir".
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