S’exprimant au sujet du métier de dessinateur, et sur la puissance médiatique d’un simple coup de crayon, le dessinateur de La Croix explique qu’"on se méfie toujours de ce qu’on peut penser de nos dessins. Quand on dessine pour des journaux en particulier, ce sont les lecteurs qui s’en font une idée, mais après quand ils sont diffusés sur Internet, ou dans des pays de culture différente, on n’a pas la maîtrise sur le dessin et on ne sait pas ce que ça peut impliquer".
Revenant sur les polémiques déclenchées au moment des attentats contre le journal satirique, Deligne admet qu’"en discutant avec des gens, certains me disaient que les dessinateurs de Charlie l’avaient bien cherché. Mais je leur répondais que non. Et on s’est rendu compte après les attentats de novembre qu’en fait c’était toute la France qui était visée, et pas particulièrement des dessinateurs. Les terroristes ont toujours cherché des prétextes. Celui-là n’en valait pas la peine."
"Charlie était un journal qui était presque à l’agonie avant les attentats. Et il aurait pu s’arrêter. Et ils ont réussi à redonner un coup de fouet au journal qui est reparti de plus belle" conclut Deligne.
Pour Francis Balle, spécialiste des médias, et professeur de sciences politiques à l’université Paris II Assas, cette nouvelle couverture mettant en scène un "Dieu assassin", "est dans la ligne qui a toujours été celle de Charlie Hebdo. Le parti qui a été pris est un parti athéiste qui condamne toutes les religions et rend toutes les religions responsables des violences dont elles sont parfois le prétexte. Mais il ne faut pas oublier que ce n’est pas Dieu qui assassine, ce sont les hommes."
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