Deux ans après sa réélection à la tête de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais (DVD) commente l'actualité récente et accepte de tirer un bilan au micro de RCF Sarthe.
Alors que la France panse doucement ses plaies suite aux émeutes récentes, la présidente de région salue le travail des forces de l'ordre et des pompiers, pointe du doigt "le délitement de l'autorité parentale" et appelle "à une réponse pénale forte, y compris sur les mineurs". Des actes de violence qui rappellent à Christelle Morançais qu'elle n'avait pu se rendre dans une partie du quartier des Sablons au Mans en mai 2021, la faute à des adolescents qui en bloquaient l'accès. Un souvenir encore vivace pour l'élue mancelle qui relate cette anecdote "car elle en dit long sur la réalité de ces quartiers".
Je m'étais dit que ce n'étaient pas des jeunes de l'âge de mes enfants qui allaient nous empêcher de passer. Mais nous n'avons pas pu accéder au quartier.
Dans la foulée de ces émeutes, les élus macronistes du conseil régional ont demandé la création d'un fonds d'urgence exceptionnel à destination des commerçants et collectivités locales touchés. Si la présidente de région considère "qu'il ne faut pas faire croire que la puissance publique peut prendre la place de ceux qui ont cette responsabilité, notamment les assureurs", elle annonce être "vigilante pour que les dispositifs adoptés par l'État soient mis en place très rapidement dans les Pays de la Loire."
Dans les hautes sphères de l'État justement, les rumeurs de remaniement vont bon train. Pressentie au printemps dernier pour siéger à Matignon, Christelle Morançais affirme "pour la énième fois" qu'elle n'accepterait pas de portefeuille ministériel pour "rester pleinement engagée pour la région Pays de la Loire."
Je demande à la Première ministre, dont je loue la détermination, de faire plus confiance aux territoires.
Si elle ne souhaite donc pas entrer au gouvernement, Christelle Morançais estime de responsabilité collective "d'aider ce gouvernement à travailler sur des mesures concrètes, notamment sur l'emploi, d'où mon engagement sur les lycées professionnels."
Réélue en juillet 2021 à la tête du conseil régional, Christelle Morançais avait souhaité donner "un nouveau cap pour ce second mandat, avec trois axes principaux : l'emploi, la jeunesse et la transition écologique." Sur ce dernier point - et dans la lignée de sa dernière campagne électorale - l'élue sarthoise plaide pour une "écologie de projet." Christelle Morançais annonce "dans quelques mois, un plan carbone pour nos entreprises avec la plantation de haies et de forêts." Dans la même optique, elle lance cette semaine le projet GO CO2 en partenariat avec, entre autres, TotalEnegies ou Lafarge . "Ce projet s'appuie sur le grand port de Nantes Saint-Nazaire pour capter et stocker le C02, sur le modèle de ce qui se fait en Norvège. La finalité est de décarboner nos industries" conclut la première élue de la région.
Je crois en la force du collectif.
La façade maritime se marie avec les projets voulus par Christelle Morançais qui souhaite "pousser le développement de l'éolien maritime en créant une vraie filière de l'éolien." Mais l'éolien se décline aussi sur la terre ferme. Plus prudente sur ce sujet "pour des raisons d'acceptabilité", il faut "arrêter ce mitage des éoliennes. Il est nécessaire de travailler en concertation avec les élus locaux, notamment les maires. Ce n'est pas absolument pas le cas aujourd'hui." Dans la lignée de cette écologie "sans dogmatisme", la présidente de région n'est pas opposée aux méga-bassines "seulement si ça répond aux besoins de l'agriculture locale, comme en Vendée."
Autre point crucial pour Christelle Morançais, l'emploi. Pour donner une autre image du marché du travail, la région a mis en place début 2023 une tournée baptisée le Big Bang de l'Emploi. Si ses opposants en déploraient le coût (plus de 2 millions d'euros avec 70% financés par des entreprises et 30% par la Collectivité), la présidente y voit "un franc succès avec 15 000 visiteurs sur 3 dates." Christelle Morançais annonce déjà "une seconde édition en 2024." L'objectif à terme : "Que les Pays de la Loire soient la région du plein-emploi."
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