Provence-Alpes-Côte d'Azur
Après plusieurs mois de travaux, la commission d'enquête sénatoriale sur TotalEnergies entre dans sa dernière ligne droite ce lundi, avec l'audition du PDG du groupe Patrick Pouyanné.
C’est l'une des dernières étapes avant la rédaction d'un rapport parlementaire ultrasensible. Le patron de TotalEnergies, Patrick Pouyanné sera devant les sénateurs ce lundi 29 avril, à partir de 17 h.
La commission d'enquête sur "les moyens mobilisables par l'État" pour "assurer le respect par TotalEnergies des obligations climatiques de la France" a été lancée en janvier 2024, à l’initiative du groupe écologiste au Sénat, pour analyser l'impact des activités du groupe avec la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France.
Régulièrement, critique à l'égard de l'entreprise, le sénateur de Paris et ancien-candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot en est le rapporteur.
L’objectif étant de questionner les engagements climatiques de la multinationale française, l’audition de Patrick Pouyanné sera scrutée de très près par les ONG de défense du climat. "On attend que les sénateurs confrontent Patrick Pouyanné aux scientifiques", explique sur RCF Justine Ripoll, porte parole de notre Affaire à tous.
Selon plusieurs associations et ONG, TotalEnergies serait liée en tant qu’opérateur ou actionnaire, à une vingtaine de projets pétroliers ou gaziers susceptibles d’émettre plus d’un milliard de tonnes d’équivalent CO2 sur l’ensemble de leur cycle de vie, comme le projet Eacoop en Ouganda. Le groupe a fait savoir, de son côté, qu'il abordait l’audition de son PDG "de manière sereine et studieuse".
Yannick Jaddot a déclaré à l’AFP "espérer que la haute assemblée saura prendre des positions fortes vis-à-vis d'un grand groupe énergétique français".
Mais la majorité sénatoriale de la droite et du centre, n'a pas caché son scepticisme devant le périmètre de cette mission parlementaire. Le sénateur et ancien secrétaire d'État Roger Karoutchi, désigné par le groupe Les Républicains pour présider l'instance, a d'ailleurs soulevé à plusieurs reprises durant les auditions un désaccord profond avec le rapporteur Yannick Jadot.
Le risque semble donc réel pour que les divergences soient irréconciliables et empêchent l'adoption d'un rapport transpartisan à l'issue des travaux.
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