Près d'une semaine après avoir débuté en Occitanie, le mouvement concerne désormais de nombreux axes routier importants dans toutes la France. Symbole d'un malaise général du monde paysan, constaté aussi ailleurs en Europe.
A7, A47, A75 ou A89 la liste des autoroutes bloquées ou concernées par des opérations escargot s’allongent. Aucune région n’est épargnée. Environ 200 tracteurs ont envahi ce mercredi matin la rocade de Bordeaux, axe névralgique entre Paris et l'Espagne.
Dans le Bas-Rhin, un blocage de l'A35 est effectif à Strasbourg. Dans le Pas-de-Calais, la préfecture interdit la circulation sur l'autoroute A16 et A26 dans le secteur de Calais en raison d’un barrage filtrant. La FNSEA annonce des actions dans 85 départements d’ici à vendredi.
Marges de la grande distribution, jachères, pesticides, normes environnementales, autorisations administratives, prix du gazole...Cultivateurs et éleveurs n'ont pas tous les mêmes demandes, mais partagent un même malaise sur leur avenir, écartelés entre désir de produire, et nécessité de réduire leur impact sur la biodiversité et le climat.
Les agriculteurs en colère espèrent des réponses concrètes. "Cet appel, nous l'avons entendu et nous allons continuer à y répondre", a-t-elle déclaré Prisca Thevenot porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres ce mercredi. Précisant que le gouvernement va faire des annonces "dans les jours à venir", sans "tabou". "Il n'est pas question de venir empêcher" les blocages, assure par ailleurs, la porte-parole du gouvernement.
Pour Étienne Gangneron ancien vice-président de la FNSEA et président de la Chambre d’agriculture du Cher. Au-delà de la réponse gouvernementale, il faudrait un changement d'habitude des consommateurs. "Plein de producteurs ont cru que les choses allaient changer que l’alimentation allait redevenir une priorité dans la durée" explique l’actuel président de la Chambre d’agriculture du Cher sur RCF. "Dès 2021, il y a eu le parcours inverse. Les consommateurs sont repartis dans les rayons des grandes surfaces et ont abandonné les producteurs locaux et la bio. Ces agriculteurs qui ont fait plein d’effort sont désabusés. Le retour, c’est zéro".
Alors que les autres grands pays agricoles européens connaissent des mouvements similaires, la Commission européenne réunira jeudi organisations agricoles, secteur agroalimentaire, ONG et experts pour tenter de calmer le jeu et convaincre de l'intérêt de réconcilier transition écologique et agriculture.
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