Certains agriculteurs ont du mal à décrocher de leur travail, et ne préfèrent pas partir en vacances. L'envie de ne pas abandonner son élevage, le manque de moyens, les raisons sont multiples. Alors quelles solutions existent pour permettre au monde agricole de souffler, de faire une pause ?
Permettre aux agriculteurs de faire une pause dans une année bien chargée, c’est bien le but du service de remplacement et d’aide au répit. Un dispositif qui rencontre un succès croissant. Un agriculteur sur deux ne partirait pas en vacances aujourd’hui. "Ce n’est pas mission impossible, mais c’est souvent difficile, parce que les éleveurs qui ont en responsabilité un troupeau ne délèguent pas facilement à quelqu’un le soin de s’en occuper quand ils ne sont pas là" explique Hervé Marcillat, responsable de l'action sociale à la Mutualité Sociale Agricole de Lorraine.
D’où l’intérêt des services de remplacement. "Ils ont été créés dans quasiment tous les départements à l’initiative soit des chambres d’agriculture soit d’associations ou de coopératives agricoles, qui ont vu le problème et qui ont décidé d’employer des vachers de remplacement pour s’occuper des troupeaux. Ce qui donne mieux confiance aux agriculteurs pour faire appel à eux lorsqu’ils ont besoin de se faire remplacer à la ferme" ajoute Hervé Marcillat.
Aujourd’hui, de plus en plus d’agriculteurs osent se faire remplacer. "C’est une bonne chose. Par contre encore faut-il en avoir les moyens. Le service de remplacement coûte cher, environ 186 euros hors taxes par jour pour se faire remplacer. Certaines exploitations confrontées à des difficultés économiques liées aux crises agricoles ne sont pas en mesure de verser ces sommes-là" précise le responsable de l'action sociale à la Mutualité Sociale Agricole de Lorraine.
Autre service proposé, pour aider les agriculteurs à souffler : l’aide au répit. "C’est tout sauf uniquement des vacances. L’aide au répit, c’est une situation mesurée par un travailleur social ou un médecin. La personne est en burnout ou en situation d’épuisement professionnel, et il lui fait absolument s’éloigner de son exploitation pendant quelque temps. On est sur une indication de santé, pas sur une indication de confort ou de vacances" rappelle Hervé Marcillat.
Une aide destinée aux agriculteurs qui manquent de temps pour toutes sortes de choses, un temps pour sortir le nez du guidon, comme le précise ce spécialiste. "C’est suffisant. Cela ne suffit pas à remettre quelqu’un qui ne va pas bien sur pied, mais cela permet ce temps de prise de conscience indispensable à partir duquel il va être possible de bâtir quelque chose" conclut Hervé Marcillat. L'an dernier, 3.500 exploitants ont bénéficié au niveau national de l'aide au répit.
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