"J’ai décidé d’aller voir le Saint Père pour lui remettre ma démission". Ce sont les mots qu’a prononcé le cardinal Philippe Barbarin, jeudi 7 mars dernier, après sa condamnation par le tribunal correctionnel de Lyon à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’abus sexuels sur mineurs.
L’affaire concerne les viols perpétrés par le père Preynat sur des scouts dans les années 80. Aujourd’hui, même si l’archevêque de Lyon a décidé de faire appel, le jugement est une grande victoire pour la protection de l’enfance, selon François Devaux, président de l’association La Parole Libérée.
"C’est une victoire qui envoie un signal très fort à beaucoup de victimes et qui leur permet de comprendre qu’aujourd’hui elles sont entendues, écoutées et reconnues. C’est un message fort envoyé à l’Eglise de France, à l’Eglise du monde et au pape François. Cela va peut être les aider à se repositionner dans leur dimension un peu sacrée. Ici on est sur terre et il y a des choses qui ne sont pas acceptables" explique-t-il au micro de Jean-Baptiste Cocagne, de RCF Lyon.
Pour Laurent Duverger, lui-aussi abusé par le père Preynat, ce jugement doit permettre aux victimes de ne plus avoir peur de témoigner. "Cela clôture un combat qui a été dur. On est parti de rien. On était quelques uns seulement. Et ce combat va aujourd’hui ouvrir à la porte à de nombreuses personnes qui vont se dire qu’elles ne sont plus seules. C’est un précédent important" lance-t-il.
Pierre Emmanuel Germain Thill, une autre victime, attend désormais que le pape accepte la démission du cardinal Barbarin et que le père Preynat soit jugé. "Il faut que le pape fasse un acte fort. Lui qui nous dit que tout cela est l’œuvre du Malin. Lui qui soutient le cardinal depuis déjà des années. J’espère qu’il va faire son travail de haute autorité ecclésiastique pour stopper le travail du cardinal Barbarin. Cela paraîtrait cohérent" précise-t-il, ajoutant au sujet du père Preynat, qu’il attend "que la personne qui a abusé de nous reconnaisse les faits devant un tribunal. C’est un besoin pour les victimes de passer à autre chose".
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