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Consommez moins mais payez plus
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Consommez moins mais payez plus

Un article rédigé par Claude Boussard - RCF Loiret, le 5 juillet 2022  -  Modifié le 5 juillet 2022

Total, EDF et Engie appellent à l’économie. 

En ces périodes où le bateau tangue, il est bon que les élites et que ceux qui comptent, comme dirait notre Président, exhortent le peuple à un sursaut salvateur. Il est bon que nous retrouvions cet esprit qui soude notre peuple dans les périodes sombres de son histoire. La guerre flambe à nos portes. L’Europe sous la conduite éclairée de ses chefs, présente un front uni face à l’envahisseur Mongol, qui prétend russifier l’Ukraine.

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L’Europe fait front. Les sanctions économiques à l’encontre de Moscou fleurissent comme les pâquerettes au printemps. Les routes du commerce se ferment et le consommateur, tout surpris, apprend que bon nombre des produits qu’il consomme viennent de l’Orient. Quoi plus de moutarde ! Quoi le gaz manque et il est plus cher. Il parait que l’on réactive des centrales à charbon. Et l’écologie, et le climat ? Le peuple apprend que l’on ne manie pas les  sanctions économiques sans en ressentir les effets collatéraux.

Vous avez peut-être, dans votre enfance, joué au Jokari sur la plage. Une balle en caoutchouc reliée à un socle lourd  par un élastique, permettait d’avoir l’illusion de se battre contre un adversaire ou contre un mur. Plus on frappait fort avec la raquette en bois, plus le retour de la balle était rapide et violent. Il arrivait souvent qu’on la reçoive sur le nez.

Rappelons-nous ce que disait Ronald Reagan, jugeant l’inefficacité de l’embargo sur les produits céréaliers à destination de l’Union Soviétique en 1980 : « L’embargo a échoué. Non seulement il a été inefficace dans la négociation avec les Soviétiques, mais il a fait du tort aux fermiers américains. »

Nous savons que l’énergie sera avec le climat et le manque d’eau, la grande bataille de demain. Heureusement, les grandes sociétés transformatrices d’énergie EDF Total et Engie ont eu les mots qui nous éclairent. J’écris transformatrices, car on ne produit pas de l’énergie, contrairement au langage parlé. On la transforme, de gaz ou de chute d’eau en électricité, de charbon en vapeur. Eh bien, leurs dirigeants nous invitent à freiner notre consommation.

C’est bien de faire appel à l’effort national, et de rappeler des évidences comme, si je baisse mon chauffage je consomme moins, si j’éteins la lumière dans les pièces vides j’économise des kilowattheures,  si je réduis l’utilisation de la voiture, j’économise du fuel. Encore que, pour le quidam qui a suivi les directives des dirigeants d’alors en habitant dans des lotissements éloignés de son lieu de travail et qui roule en diesel, on attend des solutions. Mais ne boudons ce conseil éclairé : « Consommez moins. »

Oui Messieurs et Madame les dirigeants, mais si nous consommons moins, vous ferez moins de bénéfice.

Consommateurs de base réfléchis un peu. Si je vends moins, je vends plus  cher. Le slogan qui se cache derrière nos conseils c’est : « Consommez moins, mais payez plus. »

C’est ce qui s’appelle maintenir l’équilibre, ou la rentabilité pour parler franc. Car le sens de l’équilibre est inné chez les grands dirigeants, ils sont payés pour cela. De même, Madame Germaine ou Monsieur Lucien sait que l’on ne peut pas dépenser plus que l’on gagne, que l’argent magique n’existe pas, et que les fins de mois peuvent s’avérer difficiles. Les politiques ont, parfois, une autre vision des choses.

Je reviens  la guerre en Ukraine et les conséquences de l’embargo et du soutien en armement. La réponse de l’Europe a été admise par les opinions publiques, car elle défend le droit légitime d’un peuple à décider librement de son avenir.  Mais on sait que l’effet d’une médecine peut être long à se manifester. Et que fut le sujet numéro un de notre campagne législative ? Le pouvoir d’achat, largement devant l’Ecole, et la Santé.

Le slogan des trois Compagnies est, me semble- il, un prélude à ce qui nous attend, le Choix, avec un grand C devant les conséquences de la guerre en Ukraine,  les décisions qui en découlent, et la dégradation du climat.  Comment maintenir une croissance dans un monde fini ? Je ne pense pas que les pays qui veulent se développer vont facilement admettre les mesures drastiques que l’imprévoyance du monde occidental et développé leur impose. L’attitude de Monsieur George Bush père disant : « le mode de vie des américains n’est pas négociable. » est un slogan inaudible, mais toujours d’actualité pour Monsieur Trump : « I want to make America great again ! » Et ce n’est pas propre à Monsieur Trump ;  Reagan, puis Clinton ont dit à peu près la même chose.

Le Président Biden pousse les compagnies pétrolières américaines à augmenter leur  production de gaz de schiste.

Tout va bien. Le propriétaire du Titanic, obnubilé par le record de vitesse de traversée de l’Atlantique Nord, pousse les feux et fonce vers l’iceberg.

Mais comme disait Saint Paul : « Soyons toujours joyeux et prions sans cesse, et en toute chose rendons gloire à Dieu »

Je ne saurais mieux dire.

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