C’est la fin d’une ère et le début d’une nouvelle époque, au Mali : mardi 18 août, le président, Ibrahim Boubacar Keïta, a dû démissionner après avoir été arrêté par une partie de l’armée. Les militaires ont déclaré vouloir mettre en place une "transition politique civile", puis organiser des élections générales. Pour le père Alexandre Denou, secrétaire général de la Conférence épiscopale du Mali, "cette volonté de changement qui habite l’ensemble du peuple malien est compréhensible", même si la manière d’impulser cette mutation "n’est pas approuvée par tous". L’Église n’est pas pour "une prise irrégulière du pouvoir, le coup d’État était déjà fait", relève Alexandre Denou.
"Les Maliens étaient déçus de la démocratie, de la manière dont le pays était géré", témoigne Alexandre Denou. Alors que, depuis juin, le Mali traverse une profonde crise politique, le coup d’État du mardi 18 août vient s’ajouter à "la crise sécuritaire qui perdure depuis 2012", soutient le secrétaire général de la Conférence épiscopale du Mali. "La situation est donc en train de s’empirer", s’inquiète-t-il.
Face à la crise politique que traverse le Mali, "l’Église a opté de s’allier aux autres confessions religieuses, comme les musulmans et les protestants, afin de constituer un groupe uni", soulève le secrétaire général de la Conférence épiscopale du Mali. Selon lui, "le travail de médiation de l’Église est reconnu, car elle est impartiale et possède toujours un rôle de veille, de vigilance, de prière et de conseil". À l’heure où la junte invite les Maliens "à vaquer librement à leurs occupations", Alexandre Denou souhaite "une situation qui ne dure pas trop longtemps, et que la normalité puisse revenir".
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