Les Irlandais doivent rester chez eux jusqu’au 3 décembre. Ils ne pourront sortir que pour les besoins essentiels et pour faire de l'exercice dans un rayon de cinq kilomètres autour de leur lieu de résidence. Les bars et les restaurants ne pourront servir que de la nourriture à emporter. L'ensemble des commerces non-essentiels sont fermés. Comme la boutique de cadeaux de Julie Chou’s Cottage à Tipperary dans le centre du pays. Pour elle et son compagnon arrivé en Irlande en 2016 l’annonce de ce reconfinement a été un choc. "On ne s’attendait pas du tout à ce que le pays soit reconfiné. On a une boutique de cadeaux, notre chiffre d’affaire se fait à Noël donc ça a été très dur d’entendre ça. Ca nous a un peu abattus", confie-t-elle.
Anne-Claire Simpson a aussi encaissé la nouvelle. Maman de trois enfants, elle s’est installé à Dublin il y a cinq ans. Elle a donc déjà vécu sur place le premier confinement : "C’est quand même positif par rapport au printemps. On sait déjà que nos enfants resteront à l’école. C’est une déception mais c’est pas une surprise".
Depuis le début de la pandémie, on compte au moins 1 868 morts en Irlande, selon le dernier comptage de l’université américaine John Hopkins. Mais il faut ramener ce nombre à la taille de la population. Après un pic de 77 morts par jour en avril, le nombre des décès quotidiens est autour d’une dizaine.
Pour Patrick Martin Genier, enseignant à Science Po Paris spécialiste des questions européennes, ce choix de stratégique s’explique notamment par un certain état d’esprit irlandais : "On craint qu’il n’y ait pas assez de lits en Irlande et c’est pour ça qu’on espère insister sur la prévention".
Le gouvernement français, lui, n’exclut pas des reconfinements locaux. Mais il privilégie le couvre feu. En apparence ces stratégies sont différentes mais elles ont la même finalité. "Dans certains pays on va appliquer le couvre-feu parce qu’on fait l'hypothèse que ce sont les contacts de soirées. En Irlande, on va faire un confinement pour limiter les contacts dans la journée. Ce sont des stratégies différentes", estime Michèle Legeas, enseignante à l'école des hautes études en santé publique, spécialiste de l'analyse et de la gestion des situations à risques sanitaires.
"Si nous unissons nos efforts pendant les six prochaines semaines, nous aurons l'occasion de célébrer Noël correctement", a assuré lundi Michael Martin, le Premier ministre Irlandais. Il faut comprendre aussi cela comme un objectif économique. "L’objectif est que les fêtes religieuses puissent se tenir. Et aussi que la consommation et les commerces puissent repartir en décembre", rappelle Patrick Martin Genier
Le Pays de Galles sera quant à lui confiné à partir de vendredi 18h pour deux semaines, C’est la mesure la plus dure instaurée au Royaume-Uni depuis la première vague de Covid-19
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