C’est un dispositif qui permet d’acheter un logement neuf jusqu’à moitié moins cher. Depuis 2020, la métropole de Lyon investit massivement pour faire sortir de terre ces appartements en « BRS ». 2 000 logements de ce type sont en projet à Lyon, Dardilly ou encore à Oullins.
Sur les hauteurs de la Croix-Rousse à Lyon, les prix à l’achat côtoient les 6 000 euros le m2. Après des années de gentrification, impossible de s’y loger pour une majorité de lyonnais. Pourtant, depuis novembre, il est possible de candidater pour acheter un logement neuf, deux fois moins cher, sur le terrain de l’ancien collège Maurice Scève. 60 logements en BRS vont sortir de terre en 2026. Une opération d’ampleur dans un quartier prisé, lancée par la métropole de Lyon et Grand Lyon habitat.
Dispositif lancé en 2016, le bail réel solidaire permet de dissocier le bâti du foncier, autrement dit « vous êtes propriétaire des murs mais vous êtes locataire du terrain » explique Fréderic Marchal, directeur adjoint du pôle immobilier résidentiel du promoteur Nexity.
Le sol appartient à une foncière solidaire qui s’appelle, dans la région de Lyon, la « foncière solidaire du Grand Lyon ». Etablissement public financée par la métropole de Lyon, c’est donc le bras armé de la politique pro-BRS menée par les écologistes depuis 2020. La majorité a, en effet, investi 40 millions d’euros depuis le début du mandat pour déployer ce dispositif à grand allure.
Le BRS permet l’accession à la propriété aux foyers qui ne peuvent plus acheter en zones tendues à cause de l’explosion des prix du marché. Depuis dix ans, « une grande partie des classes moyennes, des classes populaires sont exclues des arrondissements centraux, puis finalement de l’ensemble de Lyon, puis de Lyon et Villeurbanne, et maintenant de la petite couronne. D’où l’importance accordée au bail réel solidaire », expose Renaud Payre, vice-président du Grand Lyon délégué au logement et défenseur de ce dispositif. L’accès au BRS dépend des revenus du foyer, et s’adresse donc uniquement aux classes populaires et à une grande partie des classes moyennes. Plus de 60% des français seraient éligibles.
La métropole de Lyon veut donc appuyer le développement du BRS en zone urbaine comme rurale, avec pour objectif de faire sortir de terre 500 logements par an d’ici 2026.
Une formule qui a l’air de séduire même du côté des promoteurs immobiliers. L’entreprise Nexity va proposer 60 logements en BRS dans le quartier de Confluence à Lyon dans deux ans, dans le cadre d’un projet titanesque de logements et de bâtiments dédiés à l’enseignement, en face de la M6/M7. Et même si le promoteur immobilier répond aux exigences de la métropole de Lyon, cela permet, admet Fréderic Marchal, de diversifier les revenus en revendant une partie du foncier à un organisme public, à l’heure où certains projets sont bloqués faute de clients.
Le BRS est souvent présenté comme étant une des solutions pour freiner la gentrification dans certains quartiers car les propriétaires du bâti, ne peuvent pas faire de plus-values. Ils doivent revendre à un tarif aussi avantageux que celui dont ils ont bénéficié. Mais ce dispositif lancé il y a sept ans en France, est encore assez expérimental et commencera à faire ses preuves aux premières reventes.
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