Milizac-Guipronvel
Le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, s'est rendu jeudi 22 février sur une exploitation laitière et porcine de Mahalon, dans le Finistère. Il a notamment pointé du doigt le rôle de la grande distribution, qui contourne la loi Egalim.
Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, est venu, jeudi 22 février, sur une exploitation laitière et porcine de Mahalon, dans le Finistère. Dans le contexte de la crise agricole qui a commencé en début d’année, et à deux jours de l’ouverture du salon de l’agriculture, il a défendu l’action du gouvernement face aux demandes des agriculteurs.
Marc Fesneau a profité de cette visite pour du doigt le rôle de la grande distribution. Pour le ministre, elle contourne la loi Egalim, qui vise à garantir un revenu minimum aux agriculteurs, et la rend inopérante. « Vous avez des gens qui ont beaucoup plus d’avocat que nous tous réunis, et même nous tous réunis fois 10 ou 100 ! Et qui, dès qu’on fait une loi, essaient de la contourner. Il y a deux solutions : soit vous renoncez et vous laissez faire, soit vous dites " Si tu continues, moi aussi je vais continuer jusqu’à ce que tu comprennes qu’on va faire la loi et qu’on va la respecter!" Le sujet des centrales d’achat européenne il n’existait pas il y a quatre ans. Il a été fait pour contourner la loi. Eh bien s'ils veulent contourner la loi, nous on va faire une loi qui ne leur permettra pas de la contourner. »
Dès qu’on fait une loi, ils essaient de la contourner !
Marc Fesneau a pointé le manque de patriotisme de la grande distribution. « Soit ils sont Français, soit ils sont multinationaux ou apatrides... Mais ils ont des responsabilités ! Ce sont quand même des gens qui sont allés à longueur de plateau nous expliquer, à l’automne, que le bon prix c’était le prix bas, et que s’ils ne trouvaient pas de produits français, ils iraient à l’étranger. Il ne faut pas s’étonner que ça pose quelques interrogations dans le monde agricole... Après, je les traite comme des êtres responsables et j’espère qu’ils ne se détournent pas d’un objectif de souveraineté, que ça les intéresse de savoir qu’on a une agriculture en France. Ils ont des responsabilités, et il ne faut pas qu’ils se défausse de leur responsabilité. »
Sur les autres motifs de la crise agricole, et en particulier la simplification administrative, Marc Fesneau a demandé du temps aux agriculteurs présents, dont les représentants des syndicats agricoles FDSEA et Jeunes Agriculteurs du Finistère. « Sur les sujets européens, cela ne se fait pas en trois jours », a plaidé le ministre. Sur la question des prairies permanentes, le ministre a promis de nouvelles annonces pendant ou après le Salon de l'agriculture.
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