Depuis 2021, les Ehpads des Côtes d'Armor traversent "une situation très difficile". Un constat dressé par le conseil départemental, le 4 octobre dernier, à l'issue d'une mission d'information de six mois. Ses auteurs relèvent des difficultés de financement, d'infrastructures et de ressources humaines, accrues par la période covid.
À l'image du reste de l'hexagone, les Ehpads des Côtes d'Armor ne sont pas épargnés. Depuis 2021, leur situation s'est dégradée et est devenue "particulièrement difficile". C'est la conclusion, après six mois de travail, de la mission d'information menée par des élus du conseil départemental. Ce rapport détaille trois grandes problématiques.
En premier lieu, le volet financier. "En 2019, 51 % des Ehpads étaient excédentaires. En 2022, il n’en restait plus que 22 %", relève le Département, soit plus que la moyenne nationale (39,7 %). Pour les 117 établissements costarmoricains, "les difficultés se sont accrues depuis la sortie du Covid", indique le rapporteur, Guillaume Louis. Plusieurs raisons à cela : "l'inflation, l'augmentation du coût de l'énergie et des mesures de revalorisation salariale insuffisamment compensées qui ont mis les structures en difficulté".
L'élu départemental du canton de Guingamp soulève aussi un problème de ressources humaines, en particulier de recrutement. "On constate un épuisement physique, voire psychologique, des agents, un fort turn-over, un recours à l'intérim accru qui creuse aussi les déficits. Globalement, les soignants aiment leur métier mais pas de la manière dont il l'exerce", résume Guillaume Louis.
Le sujet des infrastructures est également appréhendé dans le rapport. Le bilan est plutôt positif concernant le bâti avec "deux tiers des structures (...) considérées en bon ou très bon état". Toutefois, la mission interpelle sur des bâtiments "en état de vétusté importante ou totalement inadaptés". À cette question, s'ajoute celle des investissements qui reste "un défi".
Pour tenter de résorber ces difficultés, la mission a donc formulé huit recommandations. Parmi elles : la poursuite de l’augmentation du tarif d'hébergement, l’incitation des établissements à s’emparer des dispositions de la loi Bien vieillir 2024 qui permet un tarif différencié ou encore, la création d’une structure départementale publique afin de mutualiser la gestion des établissements volontaires.
Des mesures qui ne peuvent néanmoins se substituer à "l’adoption d’une loi sur le grand âge", promise de longue date par le gouvernement et que la mission appelle de ses vœux "dans les plus brefs délais".
À noter qu'en 2024, les Côtes d'Armor ont alloué un budget de 42,94 millions d'euros à l'aide personnalisée d'autonomie (APA) en établissement, 19 millions à l'aide sociale à l'hébergement pour les personnes âgées et 4 millions en soutien à l'investissement (chiffres communiqués par le Département, ndlr). S'agissant de la répartition de l'offre d'Ehpads sur le territoire : 68% relèvent du secteur public (territorial, hospitalier, autonome), 27% du secteur associatif et 5% du secteur commercial.
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