L’Esperance est à double sens. Il y d’abord un sens descendant. Comme c’est une vertu, elle nous est donnée, elle vient vers nous, en nous. Pour prendre une image : c’est une infusion de la Grâce en nous. Mais elle a un autre sens. Celui-là, il part de nous. Si on le souhaite. Car bien sûr, comme toute vertu, chacun reste libre de l’exercer, de la cultiver, de la faire grandir ou pas.
Et ce sens qui part de nous, Adrien Candiard l’explique si bien dans un merveilleux petit livre : "Veilleur, où en est la nuit ?"
"Espérer, c'est quelque chose de très concret : c'est croire que Dieu nous rend capables de poser des actes éternels. Que, quand nous aimons, cet amour n'est pas simplement un beau sentiment dans une marée d'absurdité vouée à la mort, mais une fenêtre que nous ouvrons sur l'éternité. (…) Car ces actes éternels, ces actes que nous pouvons faire et dont le fruit est éternel, ce sont bien sûr les actes d'amour, les seuls qui comptent. Ce sont eux qui construisent, dans notre monde déjà, l'éternité, le Royaume de Dieu."
Comme les petites espérances naissent dans les beaux signes des temps, je voulais illustrer cet édito en vous parlant de deux belles initiatives dans lesquelles justement, on sert avec le cœur.
La première, ce sont les cafés joyeux. Ce sont des restaurants solidaires qui forment et emploient des personnes majoritairement atteintes de trisomie 21 ou de troubles cognitifs comme l’autisme. En France il y a 700 000 personnes autistes et 65 000 atteintes de trisomie 21. Elles sont deux à trois fois plus touchés par le chômage que le reste de la population et seules 0,5% des personnes atteintes de handicap mental travaillent en milieu dit "ordinaire".
L’ambition des cafés joyeux est de faire de la différence une force, de rendre visible le handicap et de favoriser la rencontre, en proposant du travail à des personnes éloignées de l’emploi. Leur devise : "On devient fort quand on accepte sa vulnérabilité".
La deuxième c’est "chez daddy", ce sont des cafés intergénérationnels lancés à Lyon par une équipe de jeunes. Ce sont des lieux conviviaux, chaleureux, dont la vocation est de rompre la solitude, de lutter contre les ruptures de vie, l’isolement et de créer du lien entre les générations et les voisins ! Il y a des animations, des jeux en libre-service et des repas partagés. Leur devise c’est : "plus qu’un café, une seconde famille !"
Ces initiatives donnent du baume au cœur je trouve. Se rappeler qu’il y a toujours, malgré le contexte, des entrepreneurs de bonheur, moi, ça booste vraiment mon espérance.
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