Soutenir les chrétiens du Bangladesh, par Romaric Bexon
En partenariat avec ŒUVRES PONTIFICALES MISSIONNAIRES
En partenariat avec ŒUVRES PONTIFICALES MISSIONNAIRES
Depuis un mois, les rassemblements principalement pacifiques à l'initiative d’étudiants contre les quotas d’emploi dans la fonction publique, sont sévèrement réprimés au Bangladesh. Le dernier bilan des manifestations antigouvernementales sanglantes fait état de 409 morts. La contestation populaire s’est retournée contre le pouvoir en place. Sous la pression de la rue, la Première ministre Sheikh Hasina a quitté ses fonctions suite à ces violents affrontements.
Surnommée “la Bégum de fer”, Sheikh Hasina occupe le poste de Première ministre sans discontinuité depuis quinze ans après avoir été au pouvoir de 1996 à 2001. À l’âge de 76 ans, elle a été réélue le 7 janvier 2024. Un scrutin controversé et contesté. Le Parti national du Bangladesh (BNP), le principal parti d’opposition, désigné comme étant une “organisation terroriste” par Sheikh Hasina, avait dénoncé “un simulacre d’élection”.
La fille du père fondateur et premier président du Bangladesh, Sheikh Mujibur Rahman, s’est présentée comme protectrice de la démocratie lors de la prise de ses fonctions.
Au cours de ces cinq mandats, son pays enregistre un net essor économique grâce à sa puissante industrie textile. Néanmoins, de fortes inégalités persistent. En 2023, le taux de chômage des jeunes dépassait les 40%.
Le Bangladesh dérive vers l'autoritarisme et la répression. En 2018, sa rivale Khaleda Zia, à la tête du Parti nationaliste, ne fait les frais : elle est condamnée à 17 ans de prison pour corruption.
Des lois contre ses opposants et les médias voient le jour. Du côté des droits de l’homme, l’ONG Human Rights Watch dénonce plus de 600 disparitions forcées depuis son accession au pouvoir.
Vivement critiquée par les émeutiers depuis plusieurs semaines, la première ministre a décidé de quitter ses fonctions. Elle s'est enfuie vers l'Inde, lundi 5 août, à bord d'un hélicoptère de l'armée. Des milliers de manifestants ont aussitôt assailli son palais.
Depuis son départ, les manifestants ont appelé le prix Nobel d'économie Muhammad Yunus à gouverner le pays. L'économiste a d'ores et déjà accepté cette proposition, tout en appelant à des "élections libres".
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !