Bourges
En ce début du mois de décembre, le diocèse de Bourges lance sa campagne de fin d'année pour alimenter le Denier de l'Église. Sans cette collecte, le diocèse ne peut pas vivre. Le Denier permet notamment de payer le traitement des prêtres berrichons.
Ils sont environ une soixantaine à officier dans notre diocèse, entre Cher et Indre. Sans les prêtres, pas de célébrations ni de vie paroissiale en Berry. Leurs traitements sont payés grâce au Denier de l'Église - alimenté par les dons des fidèles - qui finance également la formation des séminaristes et le salaire des laïcs en mission ecclésiale. Le diocèse de Bourges vient de lancer sa campagne de fin d'année pour le Denier. Une collecte vitale, d'autant que l'Église ne vit que de dons, et ne bénéficie d'aucune subvention de l'État ou d'aide du Vatican. Cette fin d'année est un moment particulièrement stratégique pour le diocèse : tous les ans, 25 % de la collecte du Denier est réalisée durant le mois de décembre.
Chaque année, le diocèse récolte environ 850 000 euros pour le Denier, sur les 1 million 100 nécessaires pour couvrir les traitements des prêtres. Le compte n'y est pas : « Cela ne couvre que 75 % des besoins que nous avons » s'inquiète Patrice Lemaréchal, économe du diocèse de Bourges. « Il faudrait que nous fassions un effort supplémentaire pour couvrir au moins le traitement des prêtres ». Comment compenser cet écart ? « C'est simple... on va piocher dans la tirelire, et on fait des choix sur d'autres actions pastorales, c'est toujours un dilemme », déplore l'économe diocésain. Une situation qui n'est évidemment pas viable à long terme : « Aller piocher dans les réserves, ça n'a qu'une durée limitée. Elles vont s'amenuiser et à un moment, ce ne sera plus suffisant pour assurer le différentiel ». À noter que le diocèse de Bourges a une particularité qu'il partage avec de rares diocèses en France. Il organise une double collecte : le Denier donc, mais aussi la collecte paroissiale qui permet de financer certains projets, les frais de catéchèse, mais aussi les charges des paroisses, comme les frais de chauffage.
En France, l'Église est soumise à de plus en plus de difficultés financières, et subit notamment un trou générationnel avec des jeunes fidèles très impliqués, mais qui donnent peu. « Tous les diocèses se trouvent confrontés à une baisse des dons, et particulièrement sur le Denier de l'Église » confirme Patrice Lemaréchal. Néanmoins, la situation n'est pas trop mauvaise en Berry, où la collecte est stable par rapport à l'an dernier : « Ce n'est pas le cas pour tous les diocèses en France » assure l'économe diocésain. « Les berrichons sont plutôt généreux, même si ce que nous recevons est insuffisant pour faire face aux dépenses ». Le diocèse doit aussi composer avec une particularité... de taille. Englobant deux départements, c'est le plus grand du pays en termes de superficie, ce qui entraîne forcément des difficultés : « Il nous faut plus de prêtres pour mailler le territoire. On a aussi plus de bâtiments que d'autres et donc plus de charges, de chauffage et d'électricité. Ça engendre des dépenses sans doute plus importantes pour nous que pour les diocèses voisins ».
Au niveau national, deux tiers des fidèles ne donnent pas au Denier. C'est pourtant un acte qui va au-delà du simple geste de générosité, tient à rappeler Patrice Lemaréchal : « C'est dans notre devoir de chrétiens. J'aime bien rappeler ce passage des Actes des Apôtres où Saint-Luc donne les conditions pour être un véritable chrétien dans les premières communautés : participer à l'eucharistie, être actif sur la prière, attentif à la parole, mais aussi donner ! C'est un acte de baptisé. Pour être pleinement membre du corps qu'est l'Église, il faut aussi que je participe à sa vie ». Pour faire un don au Denier de l'Église vous pouvez vous rendre sur le site du diocèse de Bourges. Ces dons sont défiscalisables.
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