Depuis 10 ans, le pape François bouleverse l'Église
Il y a tout juste 10 ans, le 13 mars 2013, le cardinal archevêque de Buenos Aires, Mgr Jorge Mario Bergoglio devenait le 266ème pape. Le premier pape non européen depuis le VIIIème siècle, premier pape sud-américain, premier pape à prendre le nom de François en référence à Saint François d'Assise. En 10 ans, il a bouleversé l'Église sur bien des sujets par ses engagements pour les pauvres, les migrants, l'écologie, la paix et le dialogue interreligieux. Il a aussi lancé la transformation de l’Église pour la rendre plus synodale.
Le Press Club, avec François Euvé, rédacteur en chef de la Revue Etudes et Marie Duhamel, journaliste à Radio Vatican.
Italie, Rome, Vatican, 23/01/02. Le Pape François bénit l'assemblée des fidèles à la fin de l'audience générale hebdomadaire dans la salle Paul VI. © Massimiliano MIGLIORATO / Catholic Press Photo / HANS LUCASQuatre engagements forts du pape François
Les migrants
« Et n’oublie pas les pauvres ! », aurait soufflé un cardinal, à Jorge Mario Bergoglio, au moment de son élection. Il donne le ton dès sa première audience avec la formule emblématique de son pontificat : « aller vers les périphéries de l’existence ». Ainsi, les migrants deviennent la priorité du pape François. Il va à leur rencontre dès son premier voyage sur l'île italienne de Lampedusa, puis il les reçoit au Vatican et institue la Journée mondiale des pauvres.
L'écologie
Parmi les accents forts du pontificat du pape François, il y a son engagement pour l’écologie. Et « parmi les pauvres les plus abandonnés et maltraités, se trouve notre terre opprimée et dévastée », écrit-il d'ailleurs dans encyclique Laudato si', le texte majeur du pontificat sur « la sauvegarde de la maison commune ». Il y développe sa vision de l’écologie intégrale, humaine par la justice sociale et le dialogue entre les cultures. Une encyclique qui a eu un impact bien au-delà de l’Église catholique. La société s’en est emparée.
Le dialogue
L'un des fils rouges du pontificat du pape François est le dialogue, avec les autres religions et les musulmans en particulier. Il y consacre plusieurs voyages en Turquie, en Égypte, au Maroc ou en Irak. Il signe même avec Ahmed al-Tayeb, imam de l’université égyptienne sunnite d’Al-Azhar, un document sur la fraternité humaine. Dans cette dynamique, il publie l’autre encyclique essentielle du pontificat Fratelli Tutti.
La réforme de l’Église
Le pape François veut lutter contre le cléricalisme, en impliquant les laïcs, en donnant plus de place aux femmes, et en luttant notamment contre les abus sexuels. Il convoque ainsi le Synode sur la synodalité, une grande consultation du peuple de Dieu sur la gouvernance de l’Église avec aussi des questions que la société contemporaine impose sur la doctrine morale et familiale, le célibat des prêtres et les ministères féminins. Le travail est en cours, le document final sera publié en octobre 2024. La gouvernance à la mode pape François reste un paradoxe entre le désir synodal et une grosse autorité.
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