Bordeaux
Installé depuis huit ans en Sud-Gironde après une carrière dans le numérique, Jean-Baptiste Duquesne a replanté des cépages oubliés au château Cazebonne à Saint-Pierre-de-Mons (Gironde). Des vins plus résistants au dérèglement climatique, notamment.
Jean-Baptiste Duquesne, viticulteur du château Cazebonne ( 40 hectares en biodynamie à Saint-Pierre-de-Mons près de Langon) s'est lancé dans un pari un peu fou : redécouvrir les cépages présents au XIXe et XXe siècle en Gironde et proposer des cuvées avec ces vieilles variétés.
Après huit années et au moins 50 cépages anciens testés dans ses vignes, Jean-Baptiste Duquesne promet que certains de ces cépages oubliés proposent de très bons vins. Mieux, qu'ils peuvent être beaucoup plus résistants au réchauffement climatique qui va s'accentuer dans les prochaines années.
Exemple avec le mancin, la mérille ou le jurançon noir, des cépages autochtones qui ont été oubliés dans le Bordelais dans les années 50 avec la rationalisation de l'agriculture. Pourtant, le jurançon noir, écarté des vignobles à cause de faibles rendements, est le seul cépage à résister au gel parce qu'il fait ses bourgeons plus tard que la moyenne.
"Aujourd'hui on gèle alors qu'on ne gelait pas il y a 10 ans, c'était rarissime, et dans ce contexte je retrouve un jurançon noir qui débourre très tard et permet de récolter même les pires années", assure Jean-Baptiste Duquesne.
Pour lui "le dérèglement climatique change tous les paradigmes. Les observations faites au XXe siècle ont donné des cépages. Mais à partir du moment où les paramètres changent, qu'on a plus d'eau l'été, des canicules, ces cépages qu'on a choisi seront moins adaptés que certains qu'on avait mis de côté.
Deuxième exemple avec le mancin, "assez fragile à la pourriture mais aujourd'hui je produis mes plus grands vins avec..."
Des vignes plus résistantes à la chaleur, au manque d'eau, aux épisodes de gel, voilà l'une des priorités du château Cazebonne désormais. "C'est un paramètre essentiel", promet le vignerons propriétaire des lieux. "C'est le paramètre sur lequel on peut jouer sur un horizon de 20 - 30 ans. Mais il y en a d'autres. Il faut remettre nos pratiques culturales, avoir plus d'humus, faut revenir à plus de diversités dans nos vignes... et en remettant en cause ces choses là on pourra encore proposer des vins intéressants dans 30 ou 40 ans".
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