Les tensions sur le marché du logement, en Bretagne, se confirment. « Nous sommes dans une crise profonde et durable » explique le président du Conseil régional, Loig Chesnais-Girard. Afin d’inventer de nouveaux modèles pour permettre, à toutes et tous, d’accéder au logement, une journée d’échanges et de réflexion avait lieu, ce mercredi, à Saint-Brieuc.
Fanny Chappé, vous êtes maire de Paimpol et conseillère régionale déléguée au logement et l’habitat. Quelle est la situation, aujourd’hui, est le sens de cette journée ?
Nous sommes dans une nouvelle ère du logement qui exclut des pans entiers de la population, de l’accès au logement.
Actuellement, la région compte 100 000 demandes de logement social en attente. C’est insupportable.
Nous devons mener une réflexion collective sur quel modèle breton et quelles solutions, nous voulons. Pour cela, nous avons besoin de l’État, des acteurs publics et privés.
Lorsqu’on parle du problème de logement, les résidences saisonnières s’invitent régulièrement dans le débat. Que peut faire la région ?
C’est ce qu’on appelle la régulation. Et pour cela, nous avons co-financé, un poste, avec l’État. Ce professionnel a vocation à accompagner les collectivités qui veulent réguler mais qui ne savent pas comment s’y prendre. Ensuite, il faut aussi saluer l’action de la députée Annaïg Le Meur qui a porté une loi très ambitieuse. Elle offre des perspectives pour pouvoir réguler.
La production de logements reste insuffisante. Mais il existe des types d’habitats légers et réversibles pouvant répondre à une certaine demande. Vous avez des exemples en Bretagne ?
Il existe différents types d’habitat léger et réversible. Ce sont des modèles innovants, moins énergivores en terme de foncier, et qui correspondent à un modèle breton très attendu en terme de développement durable. En Bretagne, nous avons des associations capables de proposer des logements qui peuvent viser un public en particulier : étudiant, à un certain endroit ; des familles, à d’autres endroits. J’en ai vu plusieurs. A Paimpol, nous allons développer des tiny houses.
Des solutions, il en existe énormément et c’est ça qui est intéressant. Mais on ne sait pas forcément y accéder ou on pense peut-être qu’elles ne sont pas adaptées. Donnons-nous les moyens de pouvoir les développer. Il va aussi falloir que les parlementaires nous aident pour alléger la réglementation.
Et puis, il y a aussi la question du foncier ?
C’est la clé. Et nous avons une ambition très forte. Nous avons besoin de garder nos agriculteurs et nous ne pouvons pas continuer à prendre 1500 hectares par an. Nous avons pris conscience qu’il faut le maîtriser. C’est pour cette raison qu’une Foncière est à l’étude. Nous devons aller vers l’idée que le foncier est un bien commun et qu’il est le meilleur outil pour réduire les inégalités.
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