Après dix jours de tractations, François Bayrou a présenté son nouveau gouvernement lundi 23 décembre. Son fait la part belle aux anciens noms avec le retour de poids lourds de la politique française.
Le nouveau Premier ministre François Bayrou a dévoilé son gouvernement à la veille de Noël. Il qualifie son équipe de "collectif d'expérience pour réconcilier et renouer la confiance avec tous les Français". Cependant, il devra d'abord convaincre une Assemblée nationale sans majorité.
François Bayrou souhaitait former une équipe resserrée et la plus ouverte possible. Il voulait qu'elle comprenne des personnalités de poids, de gauche comme de droite et du centre, afin d'éviter une nouvelle censure. Mais cet objectif d'ouverture est loin d'être atteint.
L'équipe de François Bayrou consacre le retour de deux ex-Premiers ministres : Elisabeth Borne est nommée à l’Education, et Manuel Valls aux Outre-mer.
Autre revenant : Gérald Darmanin, ancien ministre de l'Intérieur, qui hérite du portefeuille de la Justice.
Le gouvernement est marqué par une certaine continuité, puisque 19 ministres de l'équipe Barnier sont conservés. Parmi eux, ceux des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot et des Armées Sébastien Lecornu reconduits à leurs postes. De même pour Bruno Retailleau, il est renouvelé au ministère de l'Intérieur malgré son profil clivant.
Le directeur de la Caisse des dépôts, Eric Lombard, devient ministre de l'Economie et des Finances. Un poste crucial au moment où la France affronte l'une des pires crises budgétaires de son histoire récente.
La composition du gouvernement a suscité une avalanche de critiques des partis de l'opposition de gauche ainsi que du Rassemblement national.
La cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier, a accusé le Premier ministre d'"indignité", lui reprochant de se mettre "entre les mains de l'extrême droite".
"Heureusement que le ridicule ne tue pas" ironise de son coté le président du RN, Jordan Bardella. Pour lui "François Bayrou a réuni la coalition de l'échec".
Un temps pressenti au ministère de la Justice, un des poids lourds du parti de droite Les Républicains, Xavier Bertrand, a indiqué avoir été écarté du nouveau gouvernement "en raison de l'opposition du Rassemblement national".
Lundi soir, François Bayrou a réfuté toute "influence" de l'extrême droite, affirmant que M. Bertrand proposait une "approche" qui n'est "pas la sienne".
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